Meilleurs extraits : "Steve Jobs, figure mythique" Fils spirituel de Larry Ellison ?

"Il est un autre personnage-clé dans la liste des duos de la saga Apple, ambitieux, gargantuesque et haut en couleur : Larry Ellison.

"Larry et Steve ont en commun le sens de la démesure."

Fondateur d'Oracle, cinquième fortune mondiale, il s'est toujours présenté comme un ami de Steve Jobs. Il a été membre du conseil d'administration d'Apple pendant les années de reconquête, années qui ont suivi la reprise en main de l'entreprise par son fondateur, années du succès planétaire, années où l'entreprise sort de son territoire de marque-culte pour geeks pour devenir une icône cool grand public. Larry et Steve ont en commun le sens de la démesure. Leur amitié tient probablement à leurs points de convergence. Né en 1944, Ellison est abandonné par son père. Comme Jobs, il naît d'une fracture familiale. Comme Jobs, il quitte l'université. Sans achever ses études. Il crée l'une des plus grosses entreprises technologiques du monde, Oracle, sans avoir acquis le bagage universitaire ad hoc ni suivi le parcours classique du all-American boy. Il n'est pas californien, contrairement à Steve, mais il a la même rage, la même impitoyable volonté de réussir. Il est un pur produit du rêve américain. Sans pitié, avec le même caractère impossible que Jobs. Ellison est l'aîné de Jobs, milliardaire avant lui, plus excessif dans la démesure. Figure mythologique à part entière. Ellison est le Titan. Le personnage antipathique que l'on adore détester parce qu'il ne cherche pas à inspirer la sympathie, mais qui fascine parce qu'il trace sa route. Ellison est une version brute de Jobs. La beauté n'est pas sa préoccupation principale. L'efficacité l'est. Oracle, le nom de son entreprise, fleure bon l'Antiquité. On consulte l'oracle pour prendre des décisions, il est incontournable. Indispensable. Bons présages, mauvais, qu'importe. Seul compte l'avis de l'oracle. Qui va déterminer le destin. Du côté d'Apple, on croque la pomme. On est tenté. On se laisse tenter, on se croit maître de son destin, mais tout est fait pour que l'on succombe à la tentation...

"Il y a moins d'ostentation chez le fondateur d'Apple."

Jobs, fils spirituel d'Ellison ? Il y a moins d'ostentation chez le fondateur d'Apple. Richissime grâce à la cession de Pixar, Jobs succombera à la tentation du jet privé presque sur le tard, contrairement à Ellison, qui pilote ses avions depuis des années. Jobs n'aura pas le temps de profiter du yacht sur lequel il aura fait plancher le célébrissime designer français Philippe Starck. Ellison, lui, aura possédé le plus long yacht du monde, puis le cédera. Il y a une démarche esthétique dans la démesure de Larry Ellison. Comme celle de quitter en 2002 le conseil d'administration d'Apple, en plein succès, pour passer à autre chose et avouer manquer de temps. Détachement des esthètes, nouvelle obsession : la Coupe de l'America (et le tournoi de tennis d'Indian Wells, en Californie, l'un des plus prestigieux au monde après les Grands Chelems, et dont il est propriétaire). Comme Jobs, Ellison est viscéralement américain. Il investit des sommes pharaoniques dans Team Oracle, ramène l'aiguière d'argent dans son alma mater américaine. Il est plus Captain America que le prince du cool ! Plus condottiere que prince de la Renaissance !"