Qui sont les acteurs de l'e-réputation Un marché à 110 millions d'euros en 2010

"La gestion de l'e-réputation va de pair avec une présence digitale"

Au début des années 2000, seuls quelques grands comptes se souciaient des propos diffusés à leur sujet sur la Toile. "Il s'agissait souvent d'entreprises cotées, qui percevaient le Web comme menaçant pour leur cours de bourse, rappelle Jérôme Delaveau, président de Human to Human. Les entreprises, notamment high tech, dont les clients était fréquemment internautes comme les opérateurs télécoms ou celles travaillant sur un secteur suscitant un certain débat comme les transports en commun ont été parmi les premières à s'intéresser à la veille de leur image."

La part croissante d'Internet dans les usages médias des Français, ainsi que l'émergence des blogs et des réseaux sociaux pousse désormais un grand nombre d'entreprises à s'intéresser à ce qui se dit sur elles en ligne. "Il y a encore deux ans, il n'existait pas d'appels d'offres pour ce type de prestations, note un acteur du secteur. Aujourd'hui, les entreprises y consacrent un budget". "La gestion de l'e-réputation va de pair aujourd'hui avec une présence digitale, résume Maxime Baffert, directeur général adjoint de Performics. "Elle est notamment devenue encore plus importante pour les pure players, dont l'activité dépend quasi-exclusivement d'Internet".  

High tech, services publics, grande consommation, industrie, luxe... Les acteurs de toutes tailles et de tous secteurs d'activité surveillent et gèrent désormais leur e-réputation. Selon des prévisions de BIA/Kelsey, le marché mondial de la réputation en ligne devrait grimper de 460 millions de dollars en 2008 à 3,1 milliards en 2013. En France, Digimind estime que le marché avoisinerales 110 millions d'euros en 2010.

"Il y a trois ou quatre ans, la gestion de la réputation concernait surtout les entreprises challengers qui voulaient connaître leur public. Aujourd'hui, même les marques leaders sur leur marché ont abandonné leurs certitudes", estime Jérôme Delaveau. De nombreuses entreprises, souvent de grosses PME, ne sont pas encore sensibilisées à cette problématique. "Le degré de maturité d'une entreprise vis-à-vis de son e-réputation dépend encore essentiellement de son degré de maturité à l'égard d'Internet", rappelle Christophe Asselin, consultant en veille stratégique chez Digimind.