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01/08/2007

Free, seul en lice pour la 4ème licence UMTS

Free Mobile, filiale d'Iliad, est finalement la seule candidate à l'attribution de la quatrième licence 3G nationale. L'Arcep doit rendre sa décision le 29 février 2008, à l'issue de sa procédure de sélection.
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Les jeux sont faits. Au 31 juillet à midi, date limite de dépôt des candidatures pour l'attribution de la 4ème licence UMTS, fixée par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), Free Mobile, filiale à 100 % du groupe Iliad, est le seul postulant. L'opérateur avait déposé son dossier la veille, assortissant sa candidature de conditions relatives aux modalités financières, à l'accès aux fréquences GSM et à l'utilisation du réseau des trois opérateurs existants (lire l'article Iliad-Free candidat à la 3G... à ses conditions du 31/07/07). L'objectif du groupe Iliad est d'accélérer son entrée sur le marché du mobile, afin de développer des offres de convergence fixe-mobile qui lui permettront de concurrencer celles de Orange et Neuf Telecom.

 

L'appel à candidature pour l'attribution de la quatrième licence mobile UMTS a été lancé par l'Autorité le 8 mars 2007, après que les opérateurs historiques Orange, SFR et Bouygues Telecom aient demandé à l'Arcep d'utiliser leurs fréquences GSM (bandes 900 et 1800 Mhz) pour leurs réseaux de troisième génération. Free avait alors affirmé qu'il ne se porterait pas candidat à moins d'une "réduction significative du prix de la licence" - 619 millions d'euros - ou d'un "étalement du paiement dans le temps". L'opérateur a même tenté de faire annuler l'appel à candidatures en déposant un recours devant le Conseil d'Etat, qui a rejeté la demande le 11 juillet dernier. Hormis Free, seul Numericable s'était déclaré intéressé par la licence, tiquant néanmoins lui aussi sur le prix et sous réserve de constituer un consortium (lire Free s'intéresse à la 3G... Noos aussi, du 20/11/06). Le câblo-opérateur qui a fusionné avec Noos a finalement décidé de se retirer de la course, et d'entrer sur le marché du mobile par la porte d'un MVNO qui s'appuiera sur le réseau de Bouygues Telecom (lire Ca bouge chez les MVNO, du 27/07/07).

 

La procédure d'attribution des quatre licences UMTS avait été initiée en 2000, avec une mise à prix à 4,95 milliards d'euros chacune. D'abord très convoitées, l'éclatement de la bulle avait fait chuter le nombre de candidats à trois et le prix de la redevance à 619 millions d'euros, auxquels s'ajoute 1 % du chiffre d'affaires généré par la 3G. France Telecom et SFR s'étaient vus attribuer leur licence en 2001, suivis par Bouygues Telecom en 2002. Tous trois ont signé au prix de 619 millions d'euros, et n'ont pas manqué de laisser entendre qu'ils attaqueraient en justice si jamais le nouvel entrant devait bénéficier de conditions plus favorables.

 

C'est pourtant bien ce que compte obtenir Free. L'opérateur joue à fond la carte des vertus de la concurrence, sur un marché du mobile particulièrement stigmatisé pour ses pratiques anti-concurrentielles (lire La justice confirme l'entente illicite entre opérateurs mobiles, du 03/07/07), et détenu à 97 % par les trois opérateurs historiques, les MVNO et les licences de marques se partageant les 3 % restant. Il fait valoir notamment les marges élevées de Orange, SFR et Bouygues Telecom, que Maxime Lombardini déclare "souvent supérieures à 40 %" dans une interview accordée aux Echos, pour argumenter sur sa capacité à faire baisser les prix sur le marché. Seul en piste, Free devrait avoir plus de facilités à faire accepter ses conditions.

 

Cependant, le fait que Free soit seul en lice ne préjuge pas de la décision future de l'Arcep. Le dossier doit d'abord passer une première phase de qualification : s'il respecte le cahier des charges de l'appel d'offres, il sera éligible pour la phase de sélection, dont l'échéance est fixée au 29 février 2008. Le candidat sera alors sélectionné ou non selon un certain nombre de critères (rapidité de déploiement du réseau, offres tarifaires, intérêt général, optimisation de l'utilisation des ressources en fréquences, qualité de service, créations d'emplois, cohérence du plan d'affaires…), l'Arcep se réservant la possibilité de "déclarer l'appel à candidatures infructueux dans le cas où les candidatures apparaîtraient insuffisantes au regard des critères prévus".

 

A cet égard, Free a fourni peu de détails sur son projet, si ce n'est que le FAI envisage une "offre simple, accessible à tous et sans engagement de longue durée". Maxime Lombardini a par ailleurs ajouté plusieurs précisions dans son interview donnée aux Echos, indiquant un besoin de financement entre 1,8 et 1,9 milliard d'euros, redevance comprise, apporté en partie par les équipementiers, et en partie par de l'endettement et "la génération de cash flow à venir". Les premières offres seraient disponibles "dans trois ans".

 

Une fois la décision de l'Arcep connue, Free pourra toujours se désister. Dans le cas où il maintient sa candidature, la dernière phase sera celle de la rédaction du cahier des charges, la délivrance de l'autorisation devant intervenir le 31 mars 2008 au plus tard. C'est seulement lors de l'adoption du cahier des charges accompagnant l'autorisation que pourra avoir lieu la fixation définitive du montant de la redevance.

 

 
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Si jamais Free se retire ou si son projet n'est pas retenu, l'opérateur pourra toujours entrer sur le marché du mobile en créant ou en rachetant un MVNO, à l'instar de Numericable et Telecom Italia. D'autant que, si ses conditions ne sont pas acceptées par l'Arcep et le gouvernement, ces derniers pourraient se montrer plus magnanimes sur la question des tarifs de gros accordés par les opérateurs historiques aux MVNO. En revanche, tout miser sur sa licence Wimax et le haut débit sans fil n'accélérerait pas son entrée sur le marché.

 

Mardi soir, à la clôture de la Bourse de Paris, le titre Iliad reculait de 3,42 %, les investisseurs se montrant prudents en raison des risques inhérents au projet.


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