27/09/2007
Fring, le Skype du mobile, débarque
en France
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La start-up israélienne Fringland lance son application de voix sur IP pour mobile en France. Gratuit et compatible avec la plupart des logiciels de VoIP, Fring pourrait faire de l'ombre aux opérateurs. |
Un guichet unique permettant de communiquer sur son mobile avec
la plupart des logiciels de voix sur IP, c'est ce que propose Fringland,
une société israélienne créée en 2005. Après deux années de développement,
la start-up a lancé en janvier dernier Fring, une application capable
d'émettre des communications VoIP gratuites, en utilisant une connexion
Wi-Fi, GPRS ou 3G. Disponible en anglais uniquement, une version
multilingue de Fring devrait être proposée d'ici quelques jours,
à l'occasion de sa sortie officielle en France.
Fring ressemble à l'ensemble des logiciels de voix sur IP, à une
différence près : son interface est taillée pour tenir dans
un écran de téléphone. Compatible avec Skype, MSN Messenger, ICQ,
Twitter ou Google Talk, Fring permet à tout moment de savoir si
un utilisateur est en ligne, absent ou s'il est déjà en communication.
Fring permet également d'envoyer des messages instantanés sur l'ensemble
de ces services. "La valeur ajouté de Fring réside justement dans
cette interopérabilité avec les systèmes de VoIP les plus populaires",
explique Roy Timor Rousso, vice-président du marketing produit de
Fringland.
Fring comporte
une fonctionnalité d'auto-roaming qui lui permet de choisir seul
le réseau le plus rapide et le moins coûteux pour acheminer les
données. Ainsi Fring est capable de passer automatiquement d'une
communication en mode Wi-Fi au mode 3G lors de la perte du signal
Wi-Fi, sans couper la communication pour autant.
Au terme de près de dix mois d'existence, Fringland assure compter
des utilisateurs dans plus de 154 pays, mais ne souhaite pas pour
autant communiquer le nombre exact de ses membres. La société
estime cependant que la communauté des "fringers" est composée à
près des deux tiers d'hommes, la plupart du temps des actifs urbains.
Pour l'instant, cette application ne repose sur aucun modèle payant.
"Nous ne gagnons pas encore d'argent, nous voulons d'abord créer
un besoin", explique Roy Timor Rousso. La société israélienne réfléchit
néanmoins au meilleur moyen de rémunérer son offre. Une "offre premium"
payante pourrait notamment voir le jour qui offrirait, comme Skype,
un service d'appels vers des numéros fixes et mobiles. Des services
additionnels pourraient également enrichir cette formule payante,
tels l'accès gratuit à des réseaux Wi-Fi urbains ordinairement payants
ou des partenariats avec certains FAI.
La monétisation de Fring par la publicité sur mobile n'est pas non
plus écartée. Mais pas à n'importe quelles conditions, assure Roy
Timor Rousso. "Si nous décidons un jour de supporter Fring par de
la publicité, cela ne se fera que pour les clients ayant accepté
d'être ciblés", prévient-il, ajoutant que ceux qui ne le souhaitent
pas pourront toujours utiliser une version de Fring sans publicité,
sans avoir à payer pour autant. "Notre souhait est d'entretenir
une vraie relation avec nos utilisateurs afin de devenir le plus
gros acteur de VoIP sur mobile, le plus vite possible." Dans tous
les cas, précise Roy Timor Rousso, ces offres payantes ne seront
pas proposées avant au moins deux ans.
En attendant, Fring vit sur les deux tours de table que la start-up
a finalisé en février et en juillet 2007. Fringland, qui ne souhaite
pas communiquer les montants levés, aurait néanmoins récolté 12
millions de dollars au cours de sa seconde levée de fonds, auprès
de North Bridge Venture Partners, VenFin Pitango Venture Capital
et Veritas Venture Partners.
Reste que ce service pourrait ne pas faire que des heureux, surtout
chez les opérateurs. Car outre la compatibilité qu'offre Fring avec
la plupart des logiciels de VoIP, cette application fait surtout
office d'alternative aux opérateurs mobiles. Au Royaume-Uni, Vodafone
et Orange ont notamment annoncé au printemps dernier que les smartphones
Nokia N95 vendus pour leurs réseaux étaient seraient au préalable
dépourvus de leur fonction VoIP. Outre Manche, seul O2 semble voir
en ce nouveau type d'applications une opportunité plus qu'une menace.
"Les opérateurs ne nous considèrent pas comme des concurrents, se
défend Roy Timor Rousso, qui affirme discuter avec un certain nombre
d'opérateurs mobiles. "Ils seront d'ailleurs obligés de proposer
un jour une solution similaire. Mais pour l'instant, ce marché est
énorme et nous pensons y avoir notre place."
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