De trois MVNO en 2004, le marché mobile français en compte aujourd'hui une
quinzaine. Malgré une forte part de marché sur les ventes brutes trimestrielles,
leur part de marché global atteint à peine les 4 % aujourd'hui. Soit
un peu moins de deux millions de clients, principalement partagés entre quatre
principaux acteurs. Face aux difficultés de rentabilité, deux acteurs ont jeté
l'éponge : Ten et Debitel, rachetés l'un et l'autre par leur opérateur hôte.
Ces chiffres peu encourageants n'ont pourtant pas annihilé les ambitions
des nouveaux ou futurs entrants. En moins de deux mois, depuis la rentrée
2007, le marché mobile français compte deux nouveaux MVNO : Budget
Telecom et Proximania. Le premier a lancé son offre en septembre, le second
prévoit de se lancer à la mi-novembre. Tous deux se positionnent comme des MVNO
de niche, ciblant les communautés étrangères vivant en France.
Et ce n'est pas fini : Numericable a signé un accord avec Bouygues Telecom en juillet dernier et prévoit de lancer son offre de téléphonie mobile au cours du premier trimestre 2008. Celle-ci ciblera prioritairement la base de clients existante du câblo-opérateur et sera axée sur la convergence et le quadruple play.
Enfin, selon des informations parues dans Les Echos, Leclerc s'apprête à faire son entrée sur le marché de la téléphonie mobile. Le distributeur souhaiterait placer ses offres dans ses quelque 500 magasins avant Noël, indique le quotidien économique. Elles pourraient être lancées sous les marques E.Leclerc Telecom ou E.Leclerc Mobile, qui ont toutes deux été déposées. Toutefois, contrairement à Auchan et Carrefour, Leclerc ne deviendrait pas MVNO mais aurait passé un accord de licence de marque avec Afone, petit opérateur de télécommunications angevin qui lui a passé un accord MVNO avec SFR au printemps dernier.
Il existe donc un espace économique pour de nouveaux entrants. En effet,
la part de marché des opérateurs mobiles virtuels n'est aujourd'hui que de 4 %
en France. A comparer avec les 20 % de part de marché des MVNO dans certains
pays d'Europe du Nord ou les 10 % du Royaume-Uni, le potentiel de croissance
de ces nouveaux opérateurs de téléphonie mobiles est encore large. D'autant
qu'en France le taux de pénétration du mobile n'est que de 83 %.
Toutefois, à des mouvements de fusions et acquisitions qui ont secoué le marché de l'Internet français depuis trois ans, le secteur des MVNO devrait à moyen terme se consolider. D'une part, si leur part de marché augmente considérablement, jusqu'à atteindre par exemple 20 %, les opérateurs de réseaux (Orange, Bouygues et SFR) se sentiront menacés dans leur modèle économique, ce qui entraînera des mouvements de rachats, comme cela s'est produit au Danemark. D'autre part, la rentabilité est une logique de long terme pour un MVNO. Tous déclarent viser un million de clients - la taille critique pour atteindre la rentabilité ? - d'ici deux ou trois ans. Tous n'y parviendront pas, les coûts d'acquisitions exigeant d'importants soutiens financiers.
