Le PDG de Criteo explique pourquoi l'entreprise est le leader du secteur ad tech

Le PDG de Criteo explique pourquoi l'entreprise est le leader du secteur ad tech Le PDG de l'entreprise française du ciblage publicitaire revient sur les résultats de 2015 et nous fait part de ses objectifs pour 2016

La croissance de Criteo est inégalée dans le secteur. Pour la première fois, son chiffre d'affaires a franchi le seuil du milliard de dollars en 2015, laissant loin derrière la majorité des autres sociétés ad tech cotées en bourse. Criteo est un spécialiste de la publicité "à la performance" qui collabore avec des entreprises d'e-commerce pour envoyer  des publicités aux consommateurs susceptibles d'acheter les produits de ces entreprises – principalement via la méthode du reciblage publicitaire (montrer une publicité à une personne ayant déjà manifesté un intérêt pour le produit ou site en question).

Le bénéfice net de l'entreprise a connu une croissance de 60% en 2015

Par rapport à l'année précédente, le chiffre d'affaires de l'exercice 2015 a bondi de 60% et s'est établi à 1,2 milliard d'euros (1,3 milliard de dollars). Le chiffre d'affaires hors coûts d'acquisition de trafic (revenus ex-TAC) s'affiche en hausse de 59%  à 482 millions d'euros (453 millions de dollars) soit 40% du chiffre d'affaires par rapport aux 474,4 millions d'euros (534 millions de dollars) estimés par les analystes.

Criteo se démarque une fois de plus de ses nombreux concurrents en affichant un résultat net positif. En effet, la plupart des autres entreprises ad tech – comme Rocket Fuel et Tremor Video – enregistrent de fortes pertes.

Le bénéfice net de l'entreprise a connu une croissance de 60% par rapport à 2014 et a atteint 57 millions d'euros (64 millions de dollars). L'entreprise a également augmenté son flux de trésorerie disponible de 8%, il s'élève donc à 57 millions d'euros (64 millions de dollars).

Le PDG Eric Eichmann confie la principale raison de la réussite de Criteo

Selon Eric Eichmann, la réussite de l'entreprise se résume au fait que la majorité de ses clients (73% sont des marketeurs et non des agences) considèrent Criteo comme un outil d'acquisition client, et non comme un investissement marketing

Pour cette raison (un peu comme le search advertising), les clients n'ont pas à passer par un long processus pour obtenir l'approbation du budget marketing : si l'entreprise ad tech prouve qu'elle contribue à l'augmentation des ventes, les dépenses sur la plateforme peuvent augmenter dès le lendemain. Ces dépenses ne sont pas plafonnées, contrairement aux budgets marketing qui sont souvent fixés pour une année ou un trimestre.

"Nous réalisons de bien meilleures performance et notre technologie est supérieure à celle de nos concurrents"

"Je pense que nous attirons beaucoup de clients car nous réalisons de bien meilleures performances, tout simplement. Je pourrais vous citer 20 autres raisons, mais celle-ci explique pourquoi nos clients nous sont fidèles. De plus, notre technologie est supérieure à celle de nos concurrents et nos équipes se consacrent à l'améliorer jour après jour, plus que quiconque dans ce secteur", affirme Eichmann.

Les dépenses des clients ont réellement grimpé. D'après Eichmann, elles ont augmenté de 20% au quatrième trimestre de 2015 par rapport à l'année précédente à la même période. Cette augmentation est en grande partie due aux améliorations que Criteo a apportées à sa technologie, telle que son offre mobile. 25%  des revenus ex-TAC de l'entreprise au quatrième trimestre ont été générés par des utilisateurs utilisant au moins deux appareils différents, a-t-il ajouté.

De plus, Criteo a gagné 900 clients au cours du dernier trimestre, lui faisant ainsi passer la barre des 10 000 clients l'année dernière. En ce qui concerne son activité d'édition, Criteo a conquis 2 000 éditeurs de plus au quatrième trimestre.

Eichmann a également déclaré que le taux de fidélisation des clients s'élevait à 90% au dernier trimestre et d'ajouter : "peu d'entreprises sont capables de faire la même chose, sauf des entreprises comme Google".

Les trois objectifs de Criteo pour 2016

Après une année 2015 solide, les attentes seront élevées pour 2016. L'un des principaux objectifs d'Eichmann est de continuer d'améliorer la technologie de Criteo. Un produit est actuellement "en phase de validation", il se base sur l'e-mail et a pour but d'aider les distributeurs à se servir du comportement des consommateurs "hors ligne" pour booster leurs ventes en ligne.

De nouveaux secteurs de croissance seront créés sur le marché des PME et en Asie

L'entreprise pourrait également faire des acquisitions car elle s'intéresse de plus en plus à la mesure et au ciblage "cross device" – deux domaines complexes qui nécessitent des technologies sophistiquées, l'utilisation de l'apprentissage automatique et du mapping. De plus, de nouveaux secteurs de croissance sont identifiés sur le marché des PME et en Asie.

Une note sur le bénéfice par action

Le BPA de Criteo était de 0,88 euro (0,99 dollar) en 2015, n'atteignant pas le 0,97 euro (1,09 dollar) prévu par les analystes. Cependant, Criteo a affiché une belle performance au dernier trimestre. Les analystes avaient prévu un BPA de 0,40 euro (0,45 dollar) mais il s'est élevé à 0,55 euro (0,62 dollar).

Bien qu'il comprenne que le BPA puisse servir de critère d'analyse, Eichmann affirme que ce n'est pas une mesure clé pour Criteo comme il pourrait l'être pour une entreprise plus stable et plus importante. Selon lui, l'EBITDA ajusté est un meilleur indicateur pour juger la rentabilité opérationnelle de l'entreprise.

Pour l'ensemble de l'année, l'EBITDA ajusté a bondi de 64% pour atteindre 130 millions d'euros (146,5 millions de dollars), soit 10,9% du chiffre d'affaires. Sur le dernier trimestre, l'EBITDA ajusté a grimpé de 53% et s'est établi à 49 millions d'euros (55 millions de dollars) soit 13,5% du chiffre d'affaires.

 

Article de Lara O'Reilly. Traduction de Soraya Bouznada, JDN.

Voir l'article original : "Criteo crossed $1 billion revenue in 2015 - its CEO tells us the big reason why it's ad tech's star performer".