Comment The Moneytizer s'est imposé dans le paysage de l'adtech français

Comment The Moneytizer s'est imposé dans le paysage de l'adtech français La jeune plateforme qui permet aux petits et moyens éditeurs de faire du header bidding commercialise près de 2 milliards d'impressions publicitaires par mois et est déjà rentable.

Octobre 2014, l'ancien fondateur d'Horyzon Media, Augustin Ory, se lance un nouveau défi : concurrencer Google dont la régie était alors omniprésente auprès des petits et moyens éditeurs. Un marché juteux (mais difficile à conquérir car très fragmenté) qu'il espère adresser avec sa nouvelle société, The Moneytizer.

Deux ans plus tard, The Moneytizer a fait son trou. Avec un réseau de près de 6 000 sites et près de 2 milliards d'impressions servies chaque mois, la petite start-up est devenue un acteur majeur de l'adtech français, figurant parmi les principaux partenaires d'Appnexus dans l'Hexagone, avec un reach de près de 22 millions de visiteurs uniques par mois. A titre de comparaison, la place de marché média premium comme Audience Square touche elle 30 millions de VU. 

"Nous gérons les invendus de sites qui ont entre 6 et 7 millions de VU" 

"Nous continuons à recruter des sites via du phoning, de l'emailing, de l'automatisation de prospection ou des outils de relance ciblés", explique Augustin Ory. La contagion touche jusqu'aux gros éditeurs. Alors que The Moneytizer s'adresse avant tout aux médias de la longue traîne, ceux qui cumulent entre 10 000 et 1 million de visiteurs uniques, de gros acteurs commencent à faire appel à ses services. "Des sites qui ont entre 6 et 7 millions de visiteurs uniques veulent que nous commercialisions leurs invendus."

Pas étonnant dans ces conditions que le groupe se développe plus vite que prévu. "Nous allons réaliser un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros en 2016 et avons atteint la rentabilité fin août alors que nous espérions le faire en novembre", précise Augustin Ory.  

La société sera déficitaire cette année mais 2017 devrait être rentable grâce au virage pris courant 2015 vers le header bidding, alors que le concept pointait le bout de son nez pour permettre aux éditeurs de s'affranchir de… Google. "Le promesse du header bidding est la même que la nôtre depuis nos débuts : optimiser les revenus des éditeurs en leur donnant accès à un maximum d'acheteurs et de réseaux", justifie Augustin Ory.

Chose faite aujourd'hui alors que The Moneytizer est connecté à une cinquantaine de partenaires (adservers, SSP, retargeters et autres) qu'il met en concurrence sur les formats pavé, bannière ou vidéo. "Nous sommes les plus exhaustifs au monde", n'a pas peur de dire Augustin Ory. Connectée quasiment à tous les SSP de la place (Rubicon, Appnexus, PulsePoint, AOL, Google, RTB+, Svorn, Pubmatic, Berealtime), sa solution se veut totalement agnostique. "Chaque éditeur choisit les types de formats publicitaires qu'il a envie de diffuser." La plateforme ne fait qu'une entorse à ce principe, du côté de la recommandation de contenus. "Nous avons un partenariat d'exclusivité avec Outbrain."

Le monde applicatif et l'international dans le viseur

Déjà présent sur Web mobile, The Moneytizer va bientôt s'attaquer au domaine applicatif. Augustin Ory annonce "un partenariat avec un éditeur qui a près de 40 applications". Un premier partenaire qui ne pourra toutefois pas profiter de sa solution de header bidding. "Cela marche très bien sur Web mobile, c'est en revanche plus compliqué sur le Web applicatif", regrette-t-il.

Autre projet : l'international. L'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie... Entre autres. "Nous allons recruter des collaborateurs parlant la langue des marchés visés et voulons ouvrir un bureau new-yorkais dans le courant de l'année prochaine", annonce un Augustin Ory qui veut répéter la recette dans un maximum de nouveaux marchés. Et pourquoi pas lever des fonds s'il le faut. "Nous y réfléchissons, cela nous permettrait d'aller encore plus vite." II n'est pas question de ralentir la cadence.