Nano Interactive lève 4 millions d'euros pour devenir le Google Adsense du branding

Nano Interactive lève 4 millions d'euros pour devenir le Google Adsense du branding Présente en France, l'adtech allemande lance un produit qui permet aux annonceurs de cibler les internautes en fonction de la requête qu'ils ont effectuée au sein du moteur de recherche des éditeurs partenaires.

Le spécialiste allemand du search targeting Nano Interactive vient de lever 4 millions d'euros auprès du groupe Foresight. Un moyen pour cette société quasiment rentable d'accélérer dans la commercialisation de ce qu'Amaury Delloye, son représentant en France, appelle le "Google Adsense du branding". Présent dans l'Hexagone depuis tout juste un an, Nano Interactive propose aux annonceurs de cibler les internautes sur la base de la requête qu'ils ont formulée au sein du moteur de recherche d'un site éditorial. Le produit, baptisé Insist (pour Instant Search-Intent Targeting), est cross-device (desktop et mobile) et multi-formats (bannière, habillage ou vidéo). 

Une bannière pour cibler un internaute qui cherche la marque Nissan. © S. de P. Nano Interactive

Il permet à un annonceur, comme dans l'exemple de Nissan ci-dessus, de proposer une publicité display mettant en avant l'une de ses offres commerciales auprès de l'internaute qui a tapé le nom de la marque dans le moteur de Free (éditeur avec lequel travaille Nano Interactive en France). L'annonceur peut bien évidemment cibler les requêtes qui concernent ses produits ou des termes généralistes (voiture, berline, coupé…) mais aussi les marques concurrentes. "C'est particulièrement efficace pour permettre à une marque de voler des intentionnistes froids à ses rivaux", confie Amaury Delloye.

Ici un habillage pour cibler un internaute qui cherche une auto-école... et sans doute demain une voiture. © S. de P. Nano Interactive

Le patron de Nano Interactive voit dans sa solution un bon complément aux campagnes de branding que les annonceurs lancent en TV et en offline. "Cela leur permet d'être plus fin grâce au média Internet. Ils améliorent ainsi leur taux de couverture sur cible en ne touchant que les intentionnistes." Un vrai enjeu pour les annonceurs des secteurs automobile, de la téléphonie ou encore de la banque et assurance, "tous friands de la solution", assure Amaury Delloye. Car l'intentionniste client y est très difficile à identifier et à capter.

Pour quel résultat ? "Le taux de visite directe n'est pas aussi haut que sur du retargeting classique mais on observe une hausse de 20 à 30% des taux de clic par rapport à une campagne de branding classique", assure Amaury Delloye. A l'annonceur de fixer les indicateurs de performance qui lui semblent les plus justes : taux de clic, donc, mais aussi temps de visite sur site, taux de rebond, voire taux de conversion final. L'annonceur est facturé via un CPM qui couple data et media.

Free et Prisma Media ont dit oui

Nano Insist, qui peut être acheté en programmatique, s'inscrit dans la lignée des offres de search retargeting. "Mais ici, on cible l'intentionniste le plus tôt possible, quand il formule sa requête, et on active cette information dans un environnement brand safe, là même où la requête est collectée." Nano Interactive, qui pilote les campagnes en direct, compte dans son réseau une soixantaine de sites en France, parmi lesquels Free ou le groupe Prisma Media. Amaury Delloye précise être en discussion avec de grands groupes médias présents en France, car c'est un moyen pour eux de glaner des revenus incrémentaux via leur data de recherche.

"L'objectif, c'est de permettre à l'annonceur de devenir plus pointu dans l'optimisation du temps de transformation. C'est-à-dire savoir combien de temps il met à convertir un intentionniste chaud et identifier quelle est la pression nécessaire et la répétition idéale pour un intentionniste froid", illustre Amaury Delloye.

Autre promesse : qualifier plus précisément les intentionnistes. "On va plancher sur l'analyse des combinaison des mots-clés pour mesurer au mieux l'intention du client." Ces 4 millions levés vont permettre à Nano Interactive, qui compte 45 collaborateurs en France, Allemagne et Royaume-Uni, de plancher plus activement sur ces questions. De son côté, Amaury Delloye espère pouvoir compter sur une demi-douzaine de collaborateurs d'ici la fin 2018 en France.