Quatre régies lancent easymedia.fr, une boutique d'achat d'espace en ligne

Le marché offline de la publicité est plutôt morose ces derniers temps : voire "plan plan et rétrograde" selon Louis Gillet, président de la régie Manchette Publicité. En témoigne l'indicateur avancé de MPG, filiale d'Havas qui anticipait début octobre une croissance du marché français de 1,9 % pour 2007, soit à peine plus que celle de l'inflation. Dans ces conditions, il devient "urgent", commente Louis Gillet, d'adopter un "plan de commercialisation".

Ce plan est prévu pour le 1er janvier 2008. Il prendra les atours "d'une galerie marchande virtuelle", baptisée easymedia.fr, créée par quatre régies publicitaires : IP France (régie du groupe RTL), Manchette Publicité (L'équipe, Le Parisien entre autres), CBS Outdoor et Prisma Presse. Michel Cacouault, directeur général d'IP France, à l'origine du projet, explique simplement qu'il s'agit de "passer au e-commerce".

Informer, simplifier et automatiser sont les ambitions de ce projet, ce qui permettra un gain de temps et d'argent. Pour le président de Manchette Publicité, cela permettra de libérer les commerciaux, trop souvent monopolisés par de l'administratif, "qui pourront alors retourner sur le terrain". La vision de Michel Cacouault est simple : "le principe est le même que dans une zone d'achalandise : il s'agit de créer du flux commercial en mettant nos produits en vitrine."

C'est donc également dans un souci de croissance du chiffre d'affaires que cet outil de développement a été conçu. L'objectif ? Qu'au bout d'un an, 5 à 10 % des ventes se fassent par ce biais. En termes de chiffre d'affaires additionnel, ni Michel Cacouault, ni Louis Gillet n'avancent toutefois de prévision.

Le président de Manchette Publicité est par contre plus prolixe lorsqu'il s'agit d'évoquer d'éventuelles nouvelles offres : en ce qui concerne son groupe, il a pour projet de vendre des offres packagées - "des offres plurimedia, pertinentes sur des cibles homogènes" - et songe aussi à des "offres soumises aux enchères". En termes de couplage entre les différentes régies, il reconnaît : "nous avons parlé entre nous, mais uniquement sur de la publicité interactives."

"C'est une première initiative en réaction à un système commercial encore archaïque et complètement absent d'Internet", s'enthousiasme Michel Cacouault. A terme, il espère que d'autres régies rejoindront easymedia.fr. Des contacts sont d'ailleurs pris en ce sens. M6 notamment, qui n'a toutefois pas souhaité s'y associer, considérant le modèle peu adapté aux réalités de son business model et aux règles TV, plus complexes. L'instigateur d'easymedia.fr s'attend également à ce que d'autres "galeries" s'ouvrent sur la toile.