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13/02/2008
e-Pub : Plus d'annonceurs et de plus gros budgets
Il existe deux fois plus d'annonceurs sur Internet qu'à la télévision. En 2007, 3.339 ont fait de la publicité sur le Web, soit 56 % de plus qu'en 2006, selon une étude menée par TNS Media Intelligence, l'Interactive Advertising Bureau (IAB) et le Syndicat des régies Internet (SRI). Ensemble, ils ont investi 2,7 milliards d'euros brut en achat d'espaces (hors liens sponsorisés), soit une part de marché plurimédia de 12 % (lire notre dossier Publicité : le bilan de l'année 2007, 24/01/08). L'année dernière 99 des 100 principaux annonceurs du marché publicitaire français ont investi sur Internet. Seul Lidl manquait à l'appel.
Si Internet draine autant d'annonceurs, c'est que le ticket d'entrée sur Internet est moins élevé. Ainsi, le budget moyen des campagnes sur la toile est de 829.000 euros, soit près de cinq fois moins qu'à la télévision. Cependant, les disparités sont très fortes. En tête du classement, eBay prend la première place du palmarès des annonceurs devant la SCNF, puis SFR et France Télécom.
"L'attitude de ces annonceurs vis-à-vis de ce média rassure quant au fait que son développement est très solide", explique Eric Trousset, directeur marketing de TNS Media Intelligence. Ainsi, les annonceurs déjà présents en 2006 ont investi 16 % de leurs budgets plurimédias sur Internet, soit 2,5 points de plus que l'année précédente. Une tendance qui témoigne d'une montée en puissance régulière des annonceurs. Par ailleurs, les nouveaux annonceurs sur le média (hors start-up annonçant exclusivement sur Internet) ne s'en sont pas tenus à de simples tests puisqu'Internet a représenté, pour leur première année de présence, 11 % de leurs dépenses publicitaires.
Mais tous les types d'annonceurs ne connaissent pas cette dynamique. Ainsi, la croissance des secteurs historiques du Web que sont les télécommunications (463 millions d'euros) et le voyage (310 millions d'euros) se ralentit sévèrement. La dynamique est désormais soutenue par d'autres segments. Comme celui de la distribution, qui a pesé 275 millions d'euros en 2007, grâce notamment aux deux principaux budgets du secteur : La Redoute (42,4 millions d'euros) et CDiscount (40 millions d'euros).
Celui de la grande consommation est lui aussi en forte croissance. Il a en effet quasiment doublé de taille (+ 90 %) pour atteindre 269,8 millions d'euros. Un groupe tel que Nestlé a multiplié par 6 ses investissements publicitaires, pour 6 millions d'euros. Encore loin de Procter & Gamble (24,6 millions d'euros), Coca Cola (22,4 millions d'euros) ou Unilever (17,5 millions d'euros).
Enfin, la percée du secteur du luxe sur le Web n'a pas été une vue de l'esprit. En plus des projets marchands des acteurs du secteur (Lire le dossier Luxe et Internet : la fin des tabous), ces derniers ont multiplié par 2,5 leurs dépenses publicitaires sur le Web. Certes, le marché reste maigre, à 31,5 millions d'euros. Mais il a vu en 2007 apparaître de nombreux nouveaux budgets tels que Calvin Klein, Kenzo, Boucheron ou Piaget, qui devraient logiquement à leur tour monter en puissance cette année. Grâce à cette tendance, "le Web deviendra le troisième média publicitaire et passera la radio en 2008", prévoit Luc Tran-Thang, président du SRI.
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