"L'e-Pub va croître de 27 % au premier trimestre"

Quel est le contexte du marché publicitaire en ce début d'année ?

Il y a un marché morose sur les médias en général, mais Internet tire son épingle du jeu. La hausse que nous prévoyons sur le premier trimestre 2008 est certes de seulement 27 %, ce qui peut paraître peu, comparé aux 30 à 40 % de croissance auxquels le secteur nous a habitué. Mais le marché ne peut pas croître éternellement à ce rythme du fait des volumes que l'on a atteint. 27 % est une très bonne croissance.
En dehors d'Internet, les chaînes de la TNT sont en forte progression, mais le reste stagne, notamment à cause d'une baisse des investissements de l'industrie alimentaire. Nous prévoyons une hausse du marché global de seulement 0,9 % sur ce premier trimestre.

Voyez-vous des raisons pour que cette hausse sur Internet ne dure pas ?

Non. Internet deviendra le troisième média pour la publicité en France à l'horizon 2010-2011. La grande force de ce marché est qu'il existe plusieurs leviers qui le dynamisent. En premier lieu sur les publicités en display. Avant, ces formats étaient très proches de la publicité classique, proposant de l'information brute aux internautes. Aujourd'hui ces publicités proposent de véritables expériences de marques. L'arrivée de la vidéo a apporté de l'émotion dans la publicité, le rich média a apporté des possibilités très intéressantes.

Ce marché a de très beaux jours devant lui. Même si aucun chiffre officiel n'existe pour en évaluer la taille [les principaux acteurs du marché, Google, Yahoo et Microsoft, refusent de communiquer leurs chiffres, ndlr], on estime qu'il pèse aux alentours de 40 % du marché de la publicité en général. Et comme la recherche est devenue le premier usage des internautes devant le mail, il va continuer à augmenter. Surtout, il ne faut pas oublier que 20 % du temps d'exposition aux médias est consacré à Internet alors qu'il représente encore moins de 10 % du marché publicitaire en France. Le potentiel de croissance est toujours important, d'autant que le média est économique.

Certains annonceurs se plaignent pourtant qu'il l'est de moins en moins.

Certes, les prix augmentent, mais ils restent très compétitifs. Sur Internet, on peut faire du média planning de puissance en achetant de l'espace sur une home page. Certes ce sera cher, mais beaucoup moins que la télévision et la publicité sera vue par plusieurs millions de personnes. Internet possède aussi quelque chose d'unique : on peut jouer la carte de l'affinité en ciblant son audience. Cela, aucun autre grand média ne le permet.

Quels risques une éventuelle récession économique fait-elle peser sur cette croissance ?

Personnellement, je n'ai ressenti aucun signe négatif provenant de mes clients. Mais je pense qu'Internet tirera son épingle du jeu si nous rentrons dans une phase de difficultés économiques. Car moins les investissements des annonceurs sont importants, plus ils ont besoin de savoir à quoi a servi leur argent. Et Internet le permet. Les annonceurs aiment ce média pour tous les outils de mesure qui sont à leur disposition. La croissance sera à deux chiffres encore longtemps.

Comment voyez-vous les dispositifs et les formats se développer ?

Avant, Internet était utilisé comme un simple média display, où l'on répliquait ce qui se faisait en télévision. Aujourd'hui, l'approche est de plus en plus complémentaire entre les différents médias. Je crois beaucoup aux synergies qui sont en train de se tisser entre la télévision, la presse et Internet. Dans les prochaines années, les campagnes de mix média vont se multiplier, avec des créations faisant des liens très forts entre chaque dispositif mis en place sur chaque média.

Quels nouveaux annonceurs va-t-on voir apparaître sur le Web en 2008 ?

2007 a été l'année de la montée en force du secteur de l'hygiène et de la beauté, 2008 sera cela celui de l'automobile et de la grande distribution.