"Pour développer l'e-pub, il faut plus d'informations sur ce que fait l'internaute en ligne"

JDN. Vous organisez pour la deuxième fois Ad:Tech à Paris, en quoi consiste la version française de ce salon international ?

Christophe Asselin. Cette année, Ad:Tech Paris se déroulera du 7 au 8 avril, au Palais des Congrès. La manifestation fait la part belle à un salon - que nous préférons appeler une place de marché - et des conférences - une agora. Du côté de la place de marché, nous avons déjà enregistré quelque 80 exposants, parmi lesquels 1ere Position, 24/7 Real Media, Comscore, DoubleClick, Smart AdServer ou WebTrends et Yahoo. L'accès à la place de marché est gratuit, il suffit de s'inscrire sur notre site.

Qu'en est-il des conférences ?

Les conférences sont divisées en deux parties, une partie "Vision" orientée sur les grandes orientations stratégiques, et une partie "Expérience" tournée sur les best practices. Environ 150 intervenants vont se relayer pendant les deux jours. Notre objectif est d'apporter des contenus de qualité à la fois aux annonceurs et aux agences. Nous n'avons pas envie de faire du blabla et de nous contenter de dire qu'il faut investir massivement sur le Net. Ce n'est pas l'objet : le Net devient un média beaucoup plus mûr qui doit s'affranchir du buzz car quand on gratte un peu on s'aperçoit souvent qu'il n'y a rien derrière.

Notre philosophie est donc de mettre en avant des cas concrets, donner les chiffres réels du marché, de montrer les success stories mais aussi de parler des échecs car on apprend beaucoup plus d'un échec que d'une réussite. Les pionniers qui sont toujours en avance, qui essuient les plâtres et qui expliquent pourquoi ils se sont trompés sont riches d'enseignements pour tous les acteurs du marché. Nous voulons à la fois inspirer les annonceurs et rendre la pratique très concrète en parlant budgets, tendances.

Tout le monde ! Cette année, nous avons voulu permettre à chacun d'assister aux conférences qui l'intéresse. Nous proposons donc un badge à la session qui permet d'assister à une conférence particulière parmi les 40 ou des badges à la journée.

Quelles seront les éléments phares de cette édition ?

Le choix sera très vaste ! Michel Lambert de Procter Europe viendra décrire la réalité d'aujourd'hui en disséquant l'impact des comportements en ligne sur le marketing. Hervé Brossard animera un débat qui s'annonce passionnant entre Clark Cokich, CEO de Avenue A Razorfish, Olivier Fleurot (Publicis Worldwide) et Nigel Morris (CEO Isobar). Le thème ? Les pure-players contre les réseaux publicitaires. Si vous recherchez de la prospective, ne manquez pas Michael Kleindl (Wunderloop) qui fera un exercice de vision sur l'avenir de la publicité interactive en 2012. Nous sommes aussi très fiers d'accueillir Steven Canvin, marketing manager de Lego Mindstorm (Danemark), qui parlera du Web 2.0 et comment Lego Mindstorm associe les consommateurs à sa recherche marketing et produits. Parmi les autres thèmes, nous aborderons l'innovation avec Roland Moreno, les neurosciences, le mobile marketing, ...

En parallèle à toutes les conférences, nous aurons des "webjays", des blogueurs qui interviendront en direct sur certaines conférences pour apporter un contrepoint.

Les ateliers avaient rencontré un beau succès en 2007, reconduisez-vous l'opération ?

Nous aurons de très nombreux ateliers, accessibles gratuitement. Le programme est très complet. Fivia animera une session sur le marché et les acteurs de la publicité interactive, Utarget abordera le cas particulier de la publicité vidéo en ligne, Agencevirtuelle.com se concentrera sur le Weather marketing appliqué au search et Limelight parlera de la segmentation des cibles publicitaires. Parmi les ateliers qui, j'en suis sûr, rencontreront aussi un grand succès, il faudra aussi compter Google et sa Google University, et les Rencontres Yahoo.

Quelles sont les grandes tendances du marché publicitaire cette année ?

Le search a vraiment la vie dure ! Des questions émergent sur l'ultraciblage, la publicité comportementale : comment faire, avec quelles limites, pour quels résultats ? En Angleterre, nous avons assisté à une levée de boucliers de la part des internautes contre la publicité ciblée mais c'est normal, c'est le début, il faut beaucoup de pédagogie. Les annonceurs montrent encore peu d'intérêt pour l'ultraciblage mais cela va leur arriver sur la tête à toute vitesse, ils doivent anticiper dès aujourd'hui.

De manière globale, on observe une redistribution des budgets vers le Net. En Suède, Internet a dépassé la télé, ça ne va pas s'arrêter là ! Mais pour que la publicité sur Internet se développe encore plus, il faut plus d'informations sur ce que fait l'internaute en ligne, à quoi sert le média. Et ce type d'information est encore rare.