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REUSSITE A L'ETRANGER
24/09/2007
Comment Argos est devenu le deuxième site de détail britannique
Ce mois-ci, le site web du détaillant britannique Argos a fêté ses douze années d'existence. Second site de e-commerce au sein des détaillants britanniques derrière Tesco, Argos.co.uk est né d'une activité de commerce bien traditionnelle, lancée par un entrepreneur aux mains d'or, Richard Tompkins.
De l'autre côté de la Manche Richard Tompkins est surtout connu pour être l'inventeur des "Green Shield Stamps", des timbres à collectionner dans des albums, qui, une fois remplis, donnaient droit à des produits gratuits. Lancé dans les années soixante en Angleterre, le concept rencontre un tel succès qu'il s'exportera aux Etats-Unis.
En juillet 1973, Richard Tompkins s'appuie sur ses timbres verts pour lancer Argos, une entreprise de commerce de détail (hors alimentaire) alliant vente à distance et en magasin. L'organisation des magasins de Richard Tompkins s'appuie sur un autre concept novateur. Les clients n'y poussent pas de chariot dans lesquels s'empilent leurs achats. Il leur suffit de dresser une liste de courses à payer en caisse. Leur commande est ensuite préparée dans les entrepôts des magasins. Cette organisation permet au détaillant de stocker en permanence un grand nombre de références et d'optimiser son service de livraison à domicile.
La formule rencontre immédiatement un large succès. A tel point qu'en plus de trente ans d'existence, le catalogue d'Argos passera de plus de 4.700 produits sur 250 pages à quelque 17.000 références sur réparties sur plus de 1.200 pages. En 1990, le groupe réalise son introduction en bourse sur le marché du London Stock Exchange et dépasse le milliard de livres de chiffres d'affaires (1,4 milliards d'euros) deux ans plus tard.
C'est en 1995 qu'Argos prend conscience de l'opportunité du Web. Cette année-là, le gouvernement britannique donne un cadre légal au commerce en ligne et le détaillant saute sur l'occasion. L'e-commerce est encore balbutiant mais Argos comprend qu'Internet peut offrir de nombreux services, tels la recherche de produits ou de magasins. Il faut dire que depuis la fin des années 80, le groupe a entamé une vaste politique d'informatisation, destinée à optimiser sa logistique. En 1994, Argos devenait par exemple la première chaîne de magasins à fournir des écrans tactiles à ses clients pour faciliter leurs commandes.
L'enseigne ouvre donc son site au mois de septembre 1995. Et pour assurer la livraison des commandes passées en ligne, le groupe s'appuie sur son maillage déjà très étroit de magasins-entrepôts (plusieurs centaines répartis sur tout le territoire britannique).
Les premières années d'activité du site sont anecdotiques. Mais dès 2000, les ventes décollent. La bulle Internet a beau pointer son nez, elle n'affole pas le détaillant outre mesure. Car son statut d'entreprise "click and mortar" contribue notamment à préserver une croissance de son chiffre d'affaires. Y compris sur Internet : entre 2000 et 2002, le chiffre d'affaires d'Argos.co.uk (qui ne représente alors que 3% des ventes du groupe) fait plus que doubler : entre mars 2001 et mars 2002 Argos enregistre 260 millions d'euros de chiffre d'affaires, contre 124 millions d'euros entre mars 2000 et mars 2001. Argos dispose alors d'un réseau de 500 magasins et se targue de pouvoir servir 98% de la population à moins de 10 miles de leur domicile.
En 2004, Argos entame la refonte totale de son site. Le groupe veut notamment faciliter l'accès des internautes à l'ensemble de son catalogue (12.000 références). Cette nouvelle version tend à multiplier les possibilités de recherche d'un produit, notamment en optimisant la catégorisation du catalogue. La même année, la part des commandes passées sur le Web monte à 6% de l'ensemble des ventes du groupe. Cette part n'a depuis cessé de progresser. Elle a franchi le cap des 10% en 2006, pour atteindre 16% en 2007, soit près d'un milliards d'euros.
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