RUBRIQUES
ACTU
04/07/2007
L'Arcep veut encore diminuer les tarifs des opérateurs mobiles
Les opérateurs de téléphonie mobile sont une nouvelle fois dans le collimateur de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Son président, Paul Champsaur, a réaffirmé son intention de continuer à imposer des baises de tarifs aux opérateurs mobiles, lors de la présentation du rapport annuel de l'Arcep, lundi 2 juillet.
En cause, le montant que paie l'opérateur d'un client appelant à l'opérateur du client appelé pour acheminer l'appel (les terminaisons d'appel) qui sont, dans le mobile, environ huit fois supérieures à celles en vigueur sur les réseaux de téléphonie fixe.
L'Arcep a déjà imposé une division par trois des prix des terminaisons d'appel mobile entre 2002 et 2007. Elle devrait présenter d'ici à la fin du mois de juillet un nouveau plan triennal (2008 à 2010) de baisse des prix, qui devrait être effectif au 1er janvier 2008. "Il n'y a aujourd'hui plus de raison objective pour que les niveaux de terminaison d'appel mobiles soient déterminés de façon significativement différente de ceux des terminaisons d'appel fixes", s'est exprimé le patron du gendarme des télécoms devant les professionnels du secteur.
Ce plan triennal devrait se traduire par une baisse de revenus pour les opérateurs mobiles. Mais il semble cependant peu probable que le régulateur français décide seul d'une baisse des tarifs. Selon Paul Champsaur, "seule la Commission [européenne, ndrl] possède la légitimité politique et les compétences techniques (...) pour mener à bien cette harmonisation" des tarifs entre le fixe et le mobile.
Le président de l'Arcep a d'ailleurs qualifié hier de "fausse bonne idée" la création d'un régulateur européen. C'est, selon lui, à la Commission européenne d'assurer cette mission, même s'il estime qu'elle "ne joue pas en pratique pleinement et efficacement son rôle de régulateur".
Depuis trois ans, le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile s'accroît régulièrement, à un rythme annuel de 7 à 8 %. Il frise fin 2006 52 millions, soit un taux de pénétration de près de 82 %. Le volume de minutes de téléphonie consommées a, pour sa part, accéléré l'an passé, progressant de 15 % en un an, contre 10 % en 2005. Avec un chiffre d'affaires de 41 milliards d'euros, dont 32 milliards pour la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et Internet, le marché global des communications électroniques représente aujourd'hui 2,3 % du PIB français.
Néanmoins, le marché de la téléphonie mobile est largement prépondérant avec un chiffre d'affaires de 16,9 milliards d'euros, la téléphonie fixe représentant 11,4 milliards et l'Internet 3,7 milliards. Les trois opérateurs de réseaux mobiles, Orange et SFR en particulier, détiennent une position très forte. Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO) totalisent fin 2006 un million quatre cent mille clients, soit un peu moins de 3 % des abonnés mobiles.
De son côté, le taux de pénétration d'Internet dans les foyers français est désormais de près de 45 % et progresse d'environ 5 points par an depuis 1999. La France compte ainsi, fin 2006, près de 13 millions d'abonnements à Internet à haut débit. Sur le segment particulier du haut débit, le marché se concentre avec une part de marché de l'ordre de 50 % pour France Télécom et de l'ordre de 20 % chacun pour Free et Neuf Cegetel. Mais la taille de ces deux derniers opérateurs reste faible face à ceux contrôlant en plus une activité mobile.
|