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Benard Benhamou, Délégué aux Usages
de l'Internet, à son bureau au ministère de la Recherche et
de l'Enseignement supérieur © Emilie Lévêque
/ Journal du Net
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JDN. Dans son discours lors de l'inauguration du CeBIT le
salon mondial des Technologies à Hanovre, le chef de l'État français a annoncé
l'objectif que 100 % des Français aient accès à l'Internet à haut débit fixe et
mobile avant la fin du quinquennat. Aujourd'hui, à peine 50 % des foyers
sont utilisateurs de l'Internet. Quels sont les freins actuels à la connexion
de la population française ?
Il existe aujourd'hui trois principaux freins à l'adoption
de l'Internet haut débit en France. Le coût, la complexité et l'intérêt des
services proposés. Les équipements informatiques restent trop coûteux, et
ce malgré la baisse certaine ces dernières années du prix des ordinateurs
de bureau et portables. Par ailleurs, parmi les 50 % restants de foyers
non connectés, entre 15 et 18 % ne se connecteront jamais avec un ordinateur
car, au-delà du coût, ces machines restent trop complexes. Enfin, une part
non négligeable de cette population ne voit pas l'intérêt d'être connectée
à l'Internet, et juge que les services proposés (ou ceux dont elle a connaissance)
ne les concernent pas vraiment.
"Développer la valeur d'usage du réseau" |
Quelles sont les actions de la Délégation pour apporter
des solutions à ces problèmes et atteindre l'objectif fixé par le Président
de la République ?
Nous comptons agir simultanément sur ces trois freins.
Ainsi l'une de nos préoccupations majeures sera de développer la valeur d'usage
du réseau pour les populations qui ne l'utilisent pas encore. Nous souhaitons
créer des services Internet à destination de deux cibles prioritaires que
sont les foyers défavorisés et les seniors (en particulier les plus de 65
ans). Par exemple, nous participons au projet Vivre@Domicile dans les Alpes
Maritimes, qui utilise la vidéo au domicile des personnes âgées pour leur
permettre d'accéder à des services de proximité. Un autre projet de la Délégation
correspondra au renouvellement du label "Internet Accompagné" pour des offres
à coût modéré qui intégreront la connexion à l'Internet, l'installation à
domicile et la formation. Nous travaillons déjà avec les constructeurs et
les distributeurs et les FAI pour la mise en place de ce nouveau label.
Concernant l'équipement des ménages, nous encouragerons aussi
le don d'ordinateurs amortis aux salariés des entreprises puisque la loi vient
d'être modifiée pour permettre aux entreprises de céder leurs ordinateurs sans
surcoût. Toutefois, nous sommes convaincus que la connexion à l'Internet ne se
limitera pas à l'ordinateur. L'idée selon laquelle seul l'utilisateur d'ordinateur
(fixe ou portable) est internaute, est déjà une idée du passé. L' "inclusion numérique"
ne se fera pas qu'avec l'ordinateur et nous devons envisager d'emblée l'ensemble
des plate-formes de connexion ainsi que leurs nouveaux usages.
"La prochaine révolution numérique
sera celle de l'Internet des objets" |
Vous pensez aux terminaux mobiles ? Pourtant, le coût
du surf encore élevé sur l'Internet mobile limite aujourd'hui les usages
en France...
Les offres d'accès illimité à l'Internet mobile commencent
déjà à voir le jour et les prix vont continuer à chuter. Le téléphone mobile
sera dans un futur proche un outil banalisé pour se connecter à l'Internet.
Outre le téléphone, nous devons envisager l'ensemble de la sphère technologique
qui va de l'électronique de loisirs aux cadres photo numériques connectés
comme outils d'accès à l'Internet. Ainsi, la prochaine révolution numérique
sera celle de l'Internet des objets qui connectera entre eux l'ensemble des
objets du quotidien et qui viendra tisser de nouveaux liens au-delà de l'"Internet
des ordinateurs" que nous connaissons aujourd'hui. L'Internet du futur et
l'Internet des objets seront d'ailleurs les thèmes de la conférence que nous
organiserons à Nice les 6 et 7 octobre 2008, dans le cadre de la Présidence
Française de l'Union européenne. Ainsi, nous comptons à la fois développer
l'Internet pour tous et aider à construire l'Internet de demain.