INTERVIEW
 
23/01/2008

"S'inspirer de la culture de partage des réseaux sociaux"

Les Living Labs sont un projet européen qui fédère des initiatives locales en matière de nouveaux services, notamment IT. Son président explique l'intérêt de ces échanges d'expériences.
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Alvaro Oliveira
 
 
 

Qu'est-ce que Living Labs ?

Living Labs Europe est une initiative créée lors de la présidence finlandaise de l'Union européenne en 2006. Elle vise à encourager la formation d'un réseau d'expérimentations locales à l'échelle de l'Europe. Chaque Living Labs est un environnement qui permet l'innovation technologique ouverte, avec les utilisateurs.

 

C'est-à-dire ?

Les Living Labs regroupent acteurs publics, entreprises et utilisateurs. L'idée est de mettre en place et tester différents services innovants "grandeur nature". De sortir la recherche des laboratoires. Les utilisateurs sont impliqués dès le début, ils peuvent influer sur la recherche, le développement et la mise en place des services, aux côtés des entreprises et des pouvoirs publics. Des entreprises comme Apple disent être à l'écoute des utilisateurs, mais les écouter n'est pas suffisant. Il faut qu'ils puissent intervenir en amont. Nous voulons nous inspirer de la culture ouverte de partage des réseaux sociaux, au service de l'innovation.

 

Combien y a t-il d'expérimentations Living Labs en Europe ?

Pour l'instant 51 mais ce chiffre est en constante augmentation. Nous sommes ici en France pour donner à des initiatives des certifications "Living Labs" et pour nous rendre compte d'autres qui pourraient rejoindre un jour le réseau.

 

Que faites-vous concrètement pour former ces "environnements" ?

Nous sommes des facilitateurs. Avec notre expérience nous permettons aux différents acteurs de se rencontrer et travailler ensemble. Qu'il soient fourniseurs de technologie, distributeurs, pouvoirs publics et financiers, et bien sûr les communautés d'habitants / utilisateurs. En certifiant des initiatives du label "Living Labs", nous développons le réseau.

 

Mais il existait des initiatives de ce type avant le label "Living Labs", notamment Quartier Numérique à Paris ?

Oui et Quartier Numérique de l'association Silicon Sentier a reçu ce label il y a quelques semaines. Notre rôle n'est pas seulement de faciliter la création de ces environnement locaux, mais aussi de les conseiller. Nous pensons par exemple que chaque "laboratoire" devrait se concentrer sur un ou deux services. Les premières initiatives se sont créées naturellement en Finlande, avec notamment Nokia qui très impliqué. Parmi les Living Labs les plus importants, on peut citer celui d'Helsinki, de Budapest, la Mobile City à Brême en Allemagne ou encore Freeband aux Pays-Bas.

 

"Partager les expériences à l'échelle européenne"

Et en France ?

 

Il y en a pour l'instant trois. A Sophia-Antipolis, Issy-les-Moulineaux et désormais à Paris dans le deuxième arrondissement avec Quartier Numérique, qui existe depuis un an environ. Mais nous discutons avec d'autres, dont la Fabrique du futur.

 

Pourquoi lier ces initiatives au niveau européen ?

Cela permet de partager les expériences. Par exemple, les initiatives qui testent des services mobiles innovants au quatre coins de l'Europe peuvent échanger sur leurs résultats. Elles obtiennent ainsi des retours d'utilisateurs européens de différents pays. Les entreprises qui participent à ces réseaux profitent ainsi d'une expérience à l'échelle européenne.

En stimulant la créativité des entreprises, ces échanges européens vont profiter aux citoyens, avec l'apparition de nouveaux services créés avec eux. Tout le monde a intérêt de voir se développer le dynamisme de l'Europe en matière de recherche et d'innovation dans les nouvelles technologies.

 

L'Union européenne soutient-elle financièrement les Living Labs ?

Non, mais comme je l'ai dit le réseau des Living Labs est une proposition finlandaise dans le cadre de sa présidence de l'UE. Les initiatives labelisées "Living Labs" peuvent plus facilement prétendre à des financements européens, en plus du soutien de pouvoirs publics locaux (le Conseil régional et la ville de Paris dans le cas de Quartier Numérique, ndlr).

 

 

 
Parcours
 
 

Né en 1942, Alvaro Oliveira est diplômé de l'université technique de Lisbonne et a obtenu un diplôme d'ingénieur à l'University College de Londres.

 

Il dirige depuis 10 ans Alfamicro, une société portugaise qui conseille les PME dans leurs choix stratégiques et de technologiques.

 

De 1983 à 1988, Alvaro Oliveira s'occupe chez Timex des nouveaux produits. Il travaille alors avec des équipes au Portugal, aux Etats-Unis et en Europe.

 

Alvaro Oliveira a par ailleurs été consultant de 1988 à 1995 auprès du ministère portugais de l'Industrie et a publié de nombreux ouvrages, en particulier sur la société de l'information et les solutions d'e-business.

 

 

 


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