L'UFC-Que Choisir accuse les opérateurs de dégrader la 3G

L'UFC-Que Choisir accuse les opérateurs de dégrader la 3G Alors que la 3G reste la norme pour la quasi-totalité des consommateurs, l'UFC-Que Choisir accuse les opérateurs de dégrader sa qualité pour les pousser à migrer vers la 4G.

Enième critique de l'UFC-Que Choisir à l'encontre des opérateurs. Tandis que, le 5 novembre, elle annonçait avoir déposé plainte contre deux d'entre eux concernant leur communication sur leur réseau mobile 4G (Lire l'article : "4G : UFC-Que Choisir porte plainte contre Orange et SFR", du 05/11/13), c'est aujourd'hui la qualité du réseau 3G qui l'inquiète. L'association de consommateurs saisit l'Arcep pour "fixer des exigences sur une qualité minimale de service pour la 4G".

L'UFC-Que Choisir constate une dégradation qui pourrait être, selon elle, "annonciatrice d'une transhumance forcée des consommateurs vers la 4G". Si la part des débits élevés (supérieurs à 2 000 kb/s) augmente de 5 points depuis la dernière étude de l'UFC-Que Choisir, en décembre 2012, celle des très faibles débuts (de 0 à 500 kb/s) augmente de 6 points.

Free en première ligne

Chez Bouygues Télécom, les débits inférieurs à 500 kb/s passent de 16 à 20% ; chez Orange, de 10 à 18% ; chez SFR, de 6 à 18%. Chez Free, les mauvais débits stagnent à 18%. L'UFC décerne à l'opérateur la "palme de la non qualité" : sur le réseau propre de Free, la non qualité (les cas où le client ne peut pas utiliser son smartphone de façon satisfaisante) se constate dans 36,3% des cas, contre 19,8% l'année dernière. Trois critères ont été analysés (l'accès, la durée, la fluidité de la lecture) en testant différents services : YouTube, Dailymotion, Deezer, France TV Pluzz. L'association s'interroge "sur les investissements réellement consentis par l'opérateur pour le déploiement de sa 3G, à l'heure même où il s'emploie à préparer l'arrivée de ses offres 4G".

"Cette situation apparaît comme une manœuvre visant à dégrader les conditions d'utilisation de la 3G pour valoriser artificiellement la 4G, conclut l'association de consommateurs. Faisant de la 4G un enjeu stratégique, il est à craindre que les opérateurs généralisent la pratique, ainsi qu'une baisse des investissements sur les réseaux 3G."

Les résultats sont tirés de 3 040 mesures en Île-de-France, à Toulouse, à Grenoble et à Lille. Free, désigné par l'association comme la "lanterne rouge" à cause d'une "dégradation marquée de la qualité sur le réseau propre de Free pour deux des trois services testés", se défend dans un article du Point. L'opérateur annonce qu'il va saisir la justice, dénonçant une "étude partielle et partiale avec une méthodologie très contestable qui ignore la réalité de l'usage" et accuse l'UFC-Que Choisir de tenter "d'accroître sa notoriété au détriment de Free".