INTERVIEW
 
28/08/2007

"Une joint-venture avec Sabre permettrait de réduire le coût des transactions et d'améliorer l'efficacité"

A la tête d'Amadeus France depuis avril dernier, Jean-Louis Richard livre sa vision stratégique et les axes de travail de la société. Il précise les objectifs de la création d'une joint-venture avec Sabre.
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(article modifié le 29/08/07 à 10h45)

 
Jean-Louis Richard
 
 
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  • Président directeur général d'Amadeus France
 

Vous êtes arrivé à la tête d'Amadeus France en avril dernier. Quelles compétences issues de votre parcours apportez-vous à la structure française ?

Jean-Louis Richard. Je pense tout d'abord bénéficier d'une connaissance large d'Amadeus dans le monde. En effet, j'ai rejoint Amadeus en 1989 aux Etats-Unis, afin de définir l'ensemble de la stratégie de service client. De retour en France en 1992, j'ai participé à la mise en place et à la gestion des activités de formation, de documentation et d'assistance aux utilisateurs dans les différents pays. Puis en 1995, j'ai pris le poste de directeur du département Global Support Customer où j'ai mené l'organisation du service client jusqu'à la certification ISO. En tant que Regional Unit Manager, j'ai ensuite été en charge du marketing produit pour l'Amérique Latine initialement, puis pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique. Enfin, en 2002, j'ai pris en charge l'intégration de Smart, une société de distribution de voyages scandinave, rachetée par le groupe. Ce parcours m'a permis d'être tout à fait préparé à mon arrivée sur le marché français, en septembre 2006, en tant que directeur général délégué d'Amadeus France Services. Par ailleurs, je suis arrivé dans une structure qui se porte bien : Amadeus disposait de 82,08 % de parts de marché fin avril dernier, et enregistre une croissance plus rapide que celle du marché, qui lui-même est en croissance. Cela témoigne qu'Amadeus apporte des solutions adaptées.

 

Amadeus est en pleine mutation ces dernières années. Quelle est aujourd'hui votre stratégie, votre approche du marché ?

Si le cœur de métier d'Amadeus reste la distribution de voyages par les agents de voyage, la structure d'Amadeus France a procédé à l'accélération du passage à la distribution multicanal. Nous bénéficions de 80,1 % de parts de marché sur le segment de la distribution en ligne, ce qui est important sur un marché balbutiant. Il nous faut donc désormais capitaliser nos acquis sur ces deux marchés, la frontière entre la distribution en ligne et en offline étant devenue plus floue. Les agences Web ont compris l'intérêt de cette distribution en multicanal, et ouvrent des centres d'appels, ainsi que des points de vente physiques. Il existe en effet des possibilités intéressantes de combinaisons, ce qui représente des éléments stratégiques importants.

 

Amadeus tient à se positionner dorénavant comme un fournisseur de solutions technologiques. Quelles sont les conséquences en termes de relation client ?

En effet, Amadeus est passé d'un positionnement de distributeur de contenus à celui d'un partenaire technologique. Et par conséquent, ce changement nous permet de toucher d'autres segments de clientèles. Avec les Self Booking Tools, nous abordons l'entreprise sous un angle plus technologique, via la mise en place d'outils autour de la réservation de voyages. Nous comptons actuellement 80 entreprises clientes de toutes tailles, soit un segment qui n'existait pas il y a 5 ans. Cette diversité de sociétés clientes s'intègre parfaitement dans notre stratégie de diversification. Nous souhaitons donc baser notre développement à venir sur l'amélioration de la relation client. Nous proposons des solutions industrielles, des plates-formes communes, tout notre travail consiste désormais à travailler sur la customisation de ces outils aux besoins des clients. Nous bénéficions pour ce faire d'un savoir-faire en consulting, et nous nous sommes transformés en une SSII intégrée, qui allie souplesse et réactivité.

En ce qui concerne la distribution, nous nous adressons à un segment d'entreprises en recherche d'outils, et pour lesquels le besoin d'industrialisation est fort, comme notamment les tour-opérateurs, et l'hôtellerie. Or dans ce domaine, il ne suffit pas d'apporter une solution unique à tous ces marchés, car les logiques commerciales ne sont pas les mêmes. Il nous faut donc nous recadrer sur les besoins réels du marché français. C'est le travail que nous menons actuellement via notre outil Amadeus Leisure Platform, qui agrège le contenu.

 

"Contribuer à une meilleure cohésion entre les partenaires du secteur touristique"

Vous avez annoncé récemment envisager de créer une joint-venture avec Sabre. Pouvez-vous donner quelques précisions sur ce projet ? Quelles sont les raisons de s'attaquer à l'interopérabilité des solutions de gestion des paiements ?

Il n'existe à ce jour pas de système d'automatisation des paiements dans l'industrie du voyage. Amadeus et Sabre y ont donc vu une bonne opportunité de rationalisation du secteur. Nos deux sociétés souhaitent travailler main dans la main pour donner aux fournisseurs de voyages - agences, tours opérateurs, etc- une norme commune qui les aide à traiter les paiements et, plus généralement, toute information financière. Le but de la joint-venture est donc de contribuer à une meilleure cohésion entre tous les partenaires du secteur touristique. La solution standard de paiements multi-canaux et multi-GDS a pour objectif numéro un de satisfaire les exigences du marché et des consommateurs. Concrètement, la création d'une joint-venture permettrait de réduire le coût des transactions et d'améliorer l'efficacité dans chaque service que l'industrie du voyage offre à ses clients.

 

En termes de prospective, sur quels axes travaillez-vous aujourd'hui ?

 
En savoir plus
 
 
 

Amadeus travaille au niveau central et local autour de la mobilité téléphonique, du sans fil. Dans le cadre de notre enquête prospective sur le voyageur du futur, il nous est apparu que la clientèle est prête et demandeuse, car elle souhaite gagner du temps. Le commerce mobile représente un enjeu stratégique, car il représente un vrai facteur de rétention de clientèle. Nous étudions donc des applications autour du SMS, pour permettre aux clients de recevoir des informations en temps réel, et autour de l'enregistrement en code 2D. En un mot, nous considérons le sujet du mobile tant en ce qui concerne le marketing mobile, le commerce mobile, et le business mobile. Mais nous en sommes au stade des explorations, nous ne sommes pas certains de recevoir un écho auprès du grand public. Notre volonté consiste à considérer le mobile dans le cadre d'un positionnement multicanal, et de ne pas l'isoler d'une stratégie multicanal, comme cela a été le cas pour le Web. Nous travaillons donc sur un couplage de cette technologie à du GPS, des puces RFID. Nous menons beaucoup de chantiers en parallèle afin d'anticiper les évolutions technologiques et leurs impacts sur les comportements d'achats en matière de tourisme et de voyage.


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