Moove, ce projet qui va faire grandir la voiture sans chauffeur française

Moove, ce projet qui va faire grandir la voiture sans chauffeur française Grâce à un véhicule bardé de capteurs, l'institut VeDeCom va collecter des données en masse et les partager avec les industriels.

Monitoring Outillé pour le Véhicule dans son Environnement. Moove, un acronyme mystérieux qui cache pourtant un projet essentiel dans le développement de la voiture sans chauffeur. L'idée des chercheurs de l'institut de transition énergétique VeDeCom (Véhicule décarboné et communicant) ? Faire circuler six voitures équipées des mêmes capteurs que ceux qu’intégreront à l'avenir les voitures autonomes, à la seule différence que celles-ci auront bien un chauffeur.

Cette flotte de Citroën C4 Picasso, mise à disposition par le constructeur automobile PSA, parcourra les routes d'Europe à partir de la fin 2016 et jusqu'à début 2018. En un an demi, les six véhicules devront rouler un million de kilomètres, à raison de 150 000 par trimestre environ. Un défi impossible à relever pour des voitures sans chauffeur, dont les autorisations de circulation restent encore très rares sur le Vieux continent.

Coût total du projet : 4 millions d'euros sur trois ans, dont une moitié de mise en œuvre et l'autre de tests en conditions réelles.

Ce véhicule n'est pas autonome mais il est truffé des mêmes capteurs qu'une voiture sans chauffeur.  © JDN

Côté technique, les spécialistes de VeDeCom ont placé à l'avant des véhicules deux radars, un laser Lidar et une caméra. Un radar et un Lidar équipent également l'arrière des voitures. A l'intérieur, un enregistreur et un ordinateur se chargent de collecter et d'envoyer les informations vers un data center.

Les données captées par ces technologies embarquées sont ensuite analysées par la plateforme big data mise en place par l'institut. Une fois le travail de collecte terminé, VeDeCom fera profiter les partenaires du projet, Airbus, FAAR Industry, PSA, Renault et Valeo, de la base de données et des statistiques calculées sur toutes les situations rencontrées par les voitures tests. Une aubaine notamment pour les constructeurs et équipementiers automobiles, qui n'ont pas les moyens d'expérimenter seuls leurs prototypes autonomes tout au long de l'année et des différentes saisons.

Un puissant ordinateur de bord traite les données récoltées par les capteurs. © JDN

C'est aussi l'opportunité pour le Centre Européen d'Etudes de Sécurité et d'Analyse des Risques (CEESAR), qui participe au projet, de valider la sécurité des systèmes embarqués.

Ces essais pourront par exemple permettre des avancées considérables sur l'analyse du comportement des voitures sans chauffeur sur des chaussées enneigées. Les entreprises associées auront aussi la possibilité de faire leurs propres tests avec les véhicules.

Moove est aussi pour les autorités l'occasion d'identifier les routes qu'il faudra rénover à l'avenir, car la voiture autonome ne pourra être sûre que sur des routes en excellent état.