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60% des ascenseurs français ont plus de 20 ans.
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Le parc d'ascenseurs de l'Hexagone est le plus vétuste d'Europe, avec 60 %
des appareils ayant plus de vingt ans d'existence. Le plupart ont été construits
dans les années 60 et 70, époque à laquelle la construction d'immeubles, et notamment
de HLM, se développe fortement.
C'est en quelque sorte l'autre "aubaine" des ascensoristes français, puisque,
suite à une série d'accidents graves, la loi Urbanisme et Habitat de 2003 a rendu
obligatoire la mise aux normes de tous les ascenseurs à un degré de sécurité élevé
d'ici 2018, avec des paliers à atteindre en 2008 et 2013. Dans le jargon de la
profession, on parle de "travaux de modernisation".
Les travaux de modernisation en hausse de 50 %
"Pour la première fois en 2006, le chiffre d'affaires de ceux-ci a été supérieur
à celui des installations nouvelles, avec des commandes en hausse de 50 %",
se félicite Jean-Pierre Cadeau de la fédération des ascenseurs. Concrètement,
d'après les calculs de la fédération, la modernisation était engagée en 2006 sur
10 % du parc français, "alors qu'auparavant seul 3 % du parc était concerné",
explique Laurent de Decker, porte-parole Europe Nord du groupe Otis. Selon Jean-Pierre
Cadeau, "la modernisation et la maintenance représentent aujourd'hui 70 %
du marché des ascenseurs", soit 1,54 milliard d'euros.
Exemple chez Schindler France, qui réalise "3.000 mises en conformité par an,
facturées chacune en moyenne 7.000 euros hors taxes, et autant d'améliorations
d'appareils, pour 25.000 euros hors taxes en moyenne chacune", détaille Marc
Munoz, qui ajoute que "la modernisation est l'une des principales raisons de la
hausse de notre chiffre d'affaires, qui augmente de 6 % par an".
De plus, la modernisation ne se contente pas d'offrir une activité soutenue aux
techniciens des ascensoristes. Les grands groupes sont également concepteurs et
fabricants de pièces et d'ascenseurs, et la modernisation représente pour eux
autant de commandes supplémentaires. Thyssenkrupp Elevator, l'unité de production
du groupe, tourne ainsi à plein régime : son chiffre d'affaires a bondi de 4 millions
d'euros, à 84 millions, en 2005, soit dès la première année complète d'application
de la loi Urbanisme et Habitat.