Guillaume Jonglez est le fondateur de Lennox Consulting, cabinet de conseils spécialisé dans la distribution, qui a réalisé l'étude "Programmes de fidélité : des avantages surtout pour les enseignes".

Quels sont les principaux enseignements de votre étude sur les programmes de fidélité ?
Le premier enseignement est qu'il n'y a pas de différences entre les différents programmes de fidélité. Il n'y en a pas un qui sorte du lot. Le deuxième enseignement, c'est que les programmes sont aujourd'hui plus utilisés par les enseignes pour la connaissance de leurs clients que pour les fidéliser. Enfin, l'étude a révélé une forte volonté de "pousser du crédit" via les cartes de paiement, comme le font Darty et les Galeries Lafayette.

 

Quel est alors l'intérêt des cartes de fidélité pour les enseignes et pour les clients ?

"Grâce aux cartes, les enseignes réalisent de meilleures campagnes marketing"

Pour les clients, pratiquement aucun, mais cela ne coûte rien d'en avoir. Pour les enseignes, cela permet dresser une typologie des acheteurs, d'identifier des comportements, de comprendre par quels moyens ils souhaitent être approchés et donc de personnaliser sa communication. Les enseignes doivent répondre à un enjeu de plus en plus fort aujourd'hui : la fragmentation des besoins. Elles retirent des cartes de fidélité deux grands bénéfices : de meilleures campagnes de marketing par un meilleur ciblage et ce à budget équivalent et une meilleure répartition de leurs offres dans leurs différents magasins.

Comment en est-on arrivé à cette situation ?
Parce que les cartes de fidélité ont d'abord répondu à la stratégie du "me too" : si un concurrent se lance, je me lance aussi. Entre également en compte un ratio gain identifiable / coût identifié qui n'incite pas -à tord- le distributeur à se lancer. Résultat, les cartes de fidélité sont non seulement gratuites mais également automatiques. Alors que de vraies cartes de fidélité devraient être réclamées par les clients et difficilement accessibles, elles sont distribuées à tout le monde.

Selon vous, que devraient faire les enseignes pour améliorer leurs offres ?
Elles devraient investir, non seulement financièrement, mais aussi en compétences pour internaliser la gestion des cartes. Elles doivent sortir d'une communication purement promotionnelle pour s'engager dans une communication relationnelle.

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