Journal du Net > Economie  Untitled Document > Le business des chèques cadeaux

"Celui qui reçoit un chèque dépense bien plus que sa valeur dans les enseignes où il se rend" indique Gilles Goldenberg, associé de Deloitte et auteur d'une étude sur Noël. "Aux Etats-Unis, un client qui dispose d'une carte cadeau ou d'un chèque cadeau présente un panier moyen supérieur de 40% au client lambda"

Au dos des chèques cadeaux, les marques qui les acceptent. Photo © Tir Groupé

renchérit le directeur général d'Accentiv, Bruno Berthier. Une proportion qui booste largement un chiffre d'affaires pour une enseigne partenaire avec un émetteur de chèque cadeau. Mais pour l'instant, la France n'atteint pas ces sommets. Le chèque cadeau permettrait 20 % de chiffre d'affaires additionnel chez Accentiv, 30 chez Kadeos. Ce même chiffre d'affaires additionnel serait 3 à 5 fois supérieur au montant du chèque cadeau chez Tir Groupé et représenterait 2,5 fois la valeur d'un bon chez Cadhoc.

Des chiffres flatteurs que les émetteurs de chèques cadeaux vantent devant les enseignes et à qui ils tiennent ce discours : un détenteur de chèque cadeau peut être un nouveau client, ou un client qui devient plus fidèle. Avec un chèque cadeau, il dépense plus. Un message modulé selon les enseignes. Les grandes surfaces semblent ne pas bénéficier d'un trafic supplémentaire. En revanche les enseignes d'électroménager ou de bricolage se révèlent particulièrement friandes de ce type d'opportunités commerciales. "Darty et Virgin sont très satisfaits" assure Bruno Berthier, qui ne veut pas en dire plus. Mieux, selon lui, "le consommateur thésaurise ses chèques cadeaux. Du coup quand il les utilise, ses dépenses moyennes sont élevées."

Plus ciblés, les chèques cadeaux thématiques. Photo © Accentiv

"Les enseignes que nous démarchons connaissent bien le fonctionnement du chèque cadeau, explique Véronique Windal, directrice marketing et commerciale de Kadeos, le leader du chèque cadeau pour les particuliers. Et elles savent que c'est un vrai gain de back office". Et pour optimiser les retombées pour les marques, Kadeos est allé plus loin, en créant la carte cadeau. "On s'est rendu compte que le chèque avait du mal à progresser" raconte Véronique Windal. Objet de valeur, le chèque pouvait difficilement être montré aux clients. La carte cadeau, en revanche, peut être présentée sans courir le risque d'un vol. Elle est activée ultérieurement à l'achat. "On s'est lancé sur la carte cadeau il y a 18 mois, raconte Véronique Windal. Elle a l'immense avantage d'être sécable, c'est-à-dire que l'on peut acheter plusieurs fois et pour le montant que l'on souhaite des cadeaux."

JDN Economie Envoyer | Imprimer Haut de page