Journal du Net > Economie  Untitled Document > Le business de Gibert-Jospeh, première librairie indépendante de France
Tous les livres d'occasion reçoivent une cote avant d'être achetés. Photo © Gibert-Joseph
L'entreprise familiale réalise 30% de son chiffre d'affaires sur ce créneau

"Nous avons un assortiment de 350.000 titres. Seul le réseau Fnac peut se targuer d'avoir le même. Aucune librairie indépendante ne peut se le permettre, et encore moins les nouveaux rayons culturels des grandes surfaces, avance Olivier Pounit-Gibert, le président du directoire de Gibert-Joseph. Notre référencement est très profond." Quand on sait que 475.000 références différentes ont été vendues en 2006, le nombre de titres que propose Gibert-Joseph laisse pantois. La raison de cette offre éditoriale incroyable? L'occasion. A cette échelle, Gibert-Joseph est le seul en France sur le marché. "C'est dans l'air du temps, les gens veulent acheter au plus juste," se félicite Olivier Pounit-Gibert. L'entreprise familiale réalise 30% de son chiffre d'affaires sur ce créneau. Une véritable force de frappe qui a d'ailleurs fait la renommée de la librairie à travers la France et dont elle entend bien en faire un atout pour amortir le choc de la baisse du marché, et ce d'autant plus que le livre d'occasion n'est pas concerné par la loi du prix unique.

Un argument publicitaire

Des centaines de personnes se pressent chaque jour chez Gibert-Joseph pour vendre leurs livres. Photo © Gibert-Joseph

"C'est presque un argument publicitaire," se réjouit le président du directoire. Notre clientèle vient trouver chez nous ce qu'elle sait ne pas pouvoir trouver ailleurs. Du coup, on fait de l'occasion de façon quasi-industrielle," explique simplement le petit-fils du fondateur de la librairie. Une tâche d'autant plus simple que Gibert-Joseph l'a toujours fait et que le réseau possède une expertise et une organisation enviées par la concurrence. "Nous avons une base de données avec des dizaines de milliers de titres, et en fonction du titre, une cote lui est attribuée," explique Olivier Pounit-Gibert. Elle est fonction de sa rareté, de son état et de sa popularité. Gibert-Joseph ne rachète pas tous les livres et cherche surtout à vendre ceux qui sont plébiscités par les lecteurs. "Notre système nous permet d'enregistrer les demandes de livres épuisés, raconte Olivier Pounit-Gibert. Et si un titre est populaire, un tableau mis à jour quotidiennement indique aux personnes qui viennent vendre leur livre, les titres que la librairie recherche".


Et comme tous les rayons de la chaîne de librairie sont en contact avec les achats à l'occasion, "dès qu'un titre est acheté par nos soins, nos clients qui en font la demande sont directement informés et deviennent prioritaires" poursuit Olivier Pounit-Gibert. "L'occasion, c'est très rentable, sans doute plus que le neuf. Les stocks tournent assez vite", confirme Hervé Renard, de l'observatoire du livre au ministère de la Communication. "Mais l'occasion n'est pas un fournisseur fidèle," tempère Olivier Pounit-Gibert.

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