|
|
Braquier vise les épiceries
fines et les chocolatiers. Photo
© Société Nouvelle des Etablissements Braquier
|
|
Capitale de la dragée, Verdun allait voir à l'aube du
XXIème siècle son dernier fleuron pâtissier disparaître.
"Il était question de délocaliser la production pour
sauver l'entreprise", raconte Patrick Heuselle, le directeur
commercial des dragées Braquier.
Mais en 2000, un riche
couple de verdunois a le coup de cur. Il reprend l'entreprise
et investit 3,3 millions d'euros, l'équivalent de deux années
de chiffre d'affaires pour la redresser. Ils modernisent
l'usine historique pour la rendre accessible au public et
profiter de la manne touristique de la ville. "Les gens
qui viennent chez nous sont de futur clients", assure Patrick
Heuselle. La dragerie accueille 45.000 visiteurs par an.
Mais le nerf de la guerre demeure les ventes. Et là l'ambition
est claire. Faire du luxe et exporter (12% des ventes
aujourd'hui). En six ans, la production est passée
de 80 à 100 tonnes annuelles. Avec, pour le client, un prix
au kilo compris entre 35 et 50 euros contre 14 pour les ^produits présents en grande
surface. "On ne peut pas se battre contre les grandes surfaces.
Nous ne pouvons pas céder sur les prix, explique Patrick Heuselle. Nos amendes Avola
(le must) coûtent entre 10 et 20 euros du kilo. C'est
25% du montant de nos achats". Du coup Braquier cible les
chocolatiers français et les épiceries de luxe comme Lafayette
Gourmet.