Journal du Net > Economie  Untitled Document > Qui est Albert Frère?

Albert Frère le répète volontiers. Il n'hésite pas à mettre de l'amitié dans ses affaires. A l'instar bien sûr de la relation privilégiée qu'il a avec Paul Desmarais depuis 25 ans, mais aussi avec Bernard Arnault avec qui il vient de monter une société d'investissement doté d'un milliard d'euros et à qui ont prêté les intentions les plus folles ou avec Patrick Ricard dont il vient de prendre 5% du capital pour protéger d'une éventuelle OPA.

Paul Desmarais, Michel Pebereau, Bernard Arnault et Patrick Ricard. Photo © Power Corp/Cécile Debise/LVMH/Ricard

Paul Desmarais, son double canadien

Son amitié avec Paul Desmarais est la plus ancienne. Ils se sont rencontrés en 1978, au Conseil d'administration de Paribas. Immédiatement, les deux s'entendent. Paul Desmarais est canadien, Albert Frère belge, ils se sont construits de la même façon. Tous les deux sont partis de pas grand-chose. Tous les deux jouent avec leur argent. Albert Frère cède progressivement ses participations dans la sidérurgie quand Paul Desmarais rachète Power Corporation, une entreprise de transport pour en faire un empire multiforme. C'est avec lui qu'il crée Pargesa, la holding qui détient le Groupe Lambert Bruxelles, actionnaire très influent des géants mondiaux que sont Total, Suez et Lafarge entre autres. "Une alliance fondamentale" explique José Alain Fralon, auteur d'une biographie sur le belge. Les patriarches comme on les appelle, se téléphonent tous les jours. Si l'un des deux n'est pas d'accord, ils n'y vont pas. Ils sont unis pour le meilleur et pour le pire, seulement, Desmarais n'a que 20% de ses actifs à travers Pargesa, quand Albert Frère en détient beaucoup plus. Paul Desmarais, c'est mon meilleur actif dit de lui Albert Frère. Ensemble, ils injectent leurs millions et prennent le pouvoir absolu, toujours à 50-50. Ils échangent les présidences et impliquent leurs fils respectifs, Gérald et Paul Jr.


S'il est proche de BNP Paribas et du groupe Suez, "Albert Frère n'a pas de fidélité de groupe", insiste José-Alain Fralon. Néanmoins, le Carolo entretient une véritable idylle avec la Banque Paribas. Dans les années 60, Paribas en Belgique avait déjà repéré ce jeune entrepreneur et avait décidé de s'appuyer sur lui pour développer les opérations de la compagnie financière en Belgique, nouant ainsi une alliance essentielle. Depuis, même après sa fusion avec la BNP, l'alliance tient toujours. Ainsi la holding personnelle d'Albert Frère détient avec elle, Erbe, le premier actionnaire la CNP, un des deux bras armés du Carolo dans le monde de la finance.

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