Les journaux comptent traditionnellement un grand nombre d'invendus : entre
15% et 60% selon les titres. Un phénomène qui va croissant, avec la multiplication
des titres, des hors-séries et autres numéros spéciaux.
Et qui ne dérange pas forcement les éditeurs. "Imprimer des exemplaires ne
coûte pas cher", regrette Stéphane Bribard, des NMPP (Nouvelles Messageries de
la presse parisienne), l'organisme qui s'occupe de la distribution de la presse
nationale et de la plupart des magazines.
Imprimer en masse peut même être une stratégie commerciale : "Certains
journaux people par exemple misent sur "l'effet pile" pour leur assurer un maximum
de visibilité", rajoute Stéphane Bribard.
Les NMPP ont bien tenté d'infliger des pénalités aux éditeurs qui pratiquent
cette méthode, mais souvent ces derniers préfèrent payer l'amende plutôt que de
réduite leur tirage.
Au final, que deviennent tous ces journaux ? "10% des invendus sont récupérés
par les éditeurs eux-mêmes, et redistribués à une autre occasion", explique
Stéphane Bribard. Le reste (90% des cas, soit 143.000 tonnes de papier en 2006)
est envoyé à la benne. Pour devenir des mouchoirs, des enveloppes, des boîtes
à ufs, et, bien entendu, du papier journal.