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Ségolène Royal a consacré plus
de 5 millions d'euros à ses meetings. Photo
© Parti socialiste
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Ne remplit pas Bercy qui veut. Et surtout pas les petits candidats à l'élection
présidentielle, vu la facture d'un tel événement : plus de 500.000 euros dimanche
29 avril pour Nicolas Sarkozy, selon son trésorier de campagne, le député Eric
Woerth. 550.000 euros c'est également ce qu'a payé l'UDF pour le
meeting de son champion dans la même salle.
Pour la plupart des candidats, les meetings représentent le premier poste budgétaire
d'une campagne. Avant le premier tour, le Parti socialiste y avait consacré
plus de cinq millions d'euros, avec un coût moyen par rassemblement variant de
150.000 à 350.000 euros, selon Dominique Bertinotti, trésorière de campagne
de Ségolène Royal. A l'UMP, c'est plus de 10 millions qui ont ainsi été dépensés.
Le coût moyen : 170.000 euros, mais le congrès d'investiture de Nicolas Sarkozy
a coûté à lui seul la bagatelle de 3,5 millions d'euros. Son financement ne sera
cependant pas entièrement intégré au coût de la campagne.L'UDF a dépensé
de son côté 4 millions d'euros.
Le Front national, quant à lui, a investi 3 millions d'euros, avec des meetings
au prix compris entre 60.000 et 150.000 euros le plus souvent, sauf pour les
deux conventions de Lille et Paris : respectivement 300.000 et 1 million
d'euros.
Evidemment, ces sommes font rêver les autres partis, même les plus historiques
comme le Parti communiste français qui pour sa démonstration de force à Bercy
a dû casser sa tirelire : 200.000 euros, contre 60.000 euros en moyenne pour ses
autres rencontres. Chez les Verts, on évoque un "prix plancher de 10.000 euros,
et un maximum de 22.000 euros, ce qui est déjà beaucoup à notre échelle".
"La location du Palais des congrès de Paris a coûté
65.000 euros au MPF" |
Pour l'ennemi intime Chasse, pêche, nature et tradition (CPNT) de Frédéric
Nihous, la moyenne s'établit à 20.000 euros le meeting et a pu atteindre, une
fois, 30.000 euros au centre des congrès d'Amiens. "La seule location de la salle
nous a coûté 17.000 euros, la sono 7.000 de plus", soupire le secrétaire de campagne
Alain Buschaud. D'où sa préférence pour les réunions publiques, qui se facturent
de 2.000 à 7.000 euros, grâce à des salles prêtées par les mairies ou à très bas
coût. Mais seules 500 à 700 personnes peuvent être accueillies. De 3.000 à
30.000 euros, c'est aussi ce que coûtaient les meetings à la Ligue communiste
révolutionnaire. Idem pour José Bové.
Enfin, le MPF de Philippe de Villiers a dépense 800.000 euros pour ses meetings,
découpés en "25 réunions publiques à moins de 10.000 euros, quatre gros meetings
en province à 35-50.000 euros et un au Palais des congrès de Paris pour 200.000
euros, dont 65.000 pour la location de la salle et ses équipements", confie Mathieu
Spiesser, trésorier du Mouvement pour la France.