Les robots nous envahissent-ils?

Les robots on en parle depuis longtemps, mais sont-ils vraiment dans notre quotidien ? Quel est le marché ? Où en sommes nous ? Y aura-t-il un robot dans chaque maison ?

On en a beaucoup entendu parler ces derniers temps -salon de la robotique innorobo à Lyon oblige- les robots déboulent dans notre quotidien. Mais qu'en est-il vraiment ? Oui, c'est indéniable, les robots font de plus en plus partie de notre quotidien: une croissance annuelle soutenue, à 3 chiffres depuis plusieurs années, un chiffre d'affaire mondial de 20 milliards de dollars environ cette année et qui grimpera très vite à 100 milliards en 2020.

Robopolis, le leader de la distribution du secteur en France, revendique d'ailleurs un chiffre d'affaire de 50 millions d'euro cette année, en très forte croissance lui aussi. A la tête de cette vénérable entreprise, un des hommes d'affaire les plus en vue de la place lyonnaise: bruno bonnel. Ce visionnaire n'en n'est pas à son coup d'essai puisque dès les années 80, il fonde infogramme, précurseur dans le jeu vidéo, puis infonie, précurseur dans les fournisseurs d'accès internet.

Alors quand un personnage tel que lui se lance dans la robotique, le signe est fort et il tire à lui seul une bonne partie de la médiatisation autour de cette industrie: il faut dire que le réseau et la puissance médiatique du personnage sont impressionnants. On lui doit ainsi la création du salon de la robotique à Lyon, qui est en passe de devenir une référence en europe, et un livre "viva la robolution", où il explique sa vision des choses. On lui doit aussi très récemment la constitution d'un fond d'investissement robolution capital, doté de 60million d'euro et qui a pour but d'aider les entreprises jeunes et innovantes du secteur. Il se murmure aussi que google aurait débloqué un fond de 100 million d'euro pour faire émerger des projets d'avenir parmi lesquels la robotique tientune bone place.

Mais le marché est encore jeune. Le gros de la croissance s'est fait sur les robots industriels à la fin du siècle dernier (usines,..) et est tiré aujourd'hui par la robotique domestique: robots aspirateurs, puis tondeuses et laveurs de vitre maintenant (80% du chiffre d'affaire de Robopolis). Les robots compagnons ou de service eux, sont encore un marché très très émergeant, limité à quelques milliers de pièces dans le monde.

Mais qu'est-ce qui limite leur émergence aujourd'hui?

1- la technologie: la cobotique (coopération homme-robot) n'est encore qu'on doux rêve et la recherche si elle progrese vite part de très loin encore.

2- le prix: peu de marché, peu de débouchés, peu de fabricants, pas de vraies solutions industrielles à grande échelle...et surtout une R&D hyper groumande! impossible aujoud'hui d'espérer faire des économies d'échelle sur ce point

3- la plupart des robots qui existent dans le monde...ne sont pas dédiés à la vente! cela peut paraitre aberrant mais c'est ainsi. Nombres de ces robots sont le fait de laboratoires de recherche -subventionnés- qui font avancer la science a fond perdu et sans aucune visée mercantile. La robotique un marché d'ingénieurs etpas de commerçants!

D'ailleurs, la plupart de ces robots s'ils devaient se vendre aujourd'hui couterait des centaines de milliers d'euro.

4- l'intelligence artificielle: tout le monde court après mais elle reste toujours un mythe. Mythe d'autant plus désolant que dans d'autres secteurs, certains pan de cette intelligence sont déjà tombés, j'en veux pour preuve la reconnaissance vocale sur les smartphones. d'aucun objecteront que cette reconnaissance vocale existe aussi sur certains modèles mais il sont très loin d'être performants.

Le marché

Evidemment; ce marché est dominé par les corréens et les japonais ! Evidemment, les chinois arrivent. Mais l'europe est loin d'être en reste: 10 000 chercheurs dans 200 instituts, 700 million d'euros de fond européen et à ce petit jeu, l'Allemagne, l'Italie et la grande bretagne montrent le chemlin devant la France et la Suède. Par contre, en terme d'entreprises la france est sur-représentée: Aldébaran(NAO), robopec (REETi) Gostai (JAzz)... en sont les têtes de pont.

 Les débouchés: l'asie bien sûr mais aussi les BRIC (brésil, russie, inde et chine). On peut très schématiquement scinder le marché actuel du robot compagnon en 4 catégories:

1- les jouets: le dinosaure pleo en tête (400€ la bête quand même)

2- les interfaces de communication: aisoy, lapin karotz (nabastag) environ 150€...assez limitées

3- les robots de présence et communication: jazz, NAO, reeti (tiens trois français!), papero, gilberto, Reem

Comme tous les marchés émergeants, il faut être présent maintenant car plus le temps passe, plus le coût du ticket d'entrée technologique sera élevé. Mais il est certain qu'il n'y a pas encore de marché réel, notamment car les applications suffisemment intéressantes en terme d'utilisation ne sont pas légions et que la barrière du prix n'est pas encore tombée.

Les entreprises qui tirent leur épingle du jeu en ce moment sont très largement subventionnées ou concourrent à un phénomène de croissance qui fait étrangement penser à la bulle internet d'il y a 10 ans.

Nous en sommes donc à un point que nous avons déjà connu sur bien des équipements technologiques (qui se souvient aujourd'hui que les écrans plasma coutaient 10000e à une époque?).

La robotique, c'est donc un pari (notamment pour les étudiants qui choisissent cette branche): les débouchés sont certains à terme mais il va falloir être patient.

Une croissance de l'utilisation du robot au cours des cinq prochaines années pourrait entraîner la création de 700.000 à un million de nouveaux emplois dans le monde entierEn supplémentaire au million d'emplois devraient être créés directement par l'utilisation accrue de la robotique

Cette prévision va de pair avec la vision de Bill Gates en 2007, « un robot dans chaque foyer ».

Quels effets et implications de cette connectivité extrême dans notre quotidien ? Seul l’avenir nous le dira, mais la robolution(B. bonnel) est en marche!