De la bonne gestion des couleurs : un élément différenciateur chez les imprimeurs

En automatisant les processus de gestion colorimétrique, les technologies numériques actuelles offrent aux professionnels de l’impression une qualité leur permettant de prendre en charge un large panel de travaux.

Aujourd’hui, le contexte économique et les réalités du marché de l’impression imposent à tous les imprimeurs une pression de plus en plus forte sur le triptyque coût-qualité-délai. Toutefois, le niveau de qualité reste dans l’inconscient collectif un facteur déterminant en termes de différenciation et de fidélisation client. Mais ne soyons pas dupes ! Les standards de qualité en matière de couleur varient fortement selon les fournisseurs et les clients car la qualité a un coût. A titre d’exemple, les directeurs artistiques les plus difficiles à convaincre examineront chaque impression en détail, tandis que les clients moins avertis seront tout de suite enthousiasmés par la qualité couleur fournie ou plus séduits par le côté affectif véhiculé par le document (un album photo ou autre application personnalisée) que par sa qualité intrinsèque.
Un constat s'impose toutefois : les professionnels de l’impression capables de satisfaire les clients les plus exigeants en matière de couleurs, ont toutes les chances d'être davantage sollicités et de fidéliser leur clientèle. Cela se traduira par des commandes plus nombreuses et récurrentes provenant aussi bien de grandes entreprises, toujours pointilleuses quant au respect de leur charte graphique, que de franchises souhaitant obtenir une stabilité colorimétrique quelles que soient les technologies utilisées et l’endroit où elles se trouvent, ou de photographes en quête d’une restitution fidèle des couleurs.
La qualité est un facteur de compétitivité et de différenciation - si tant est que le temps passé et les coûts inhérents à l’atteinte de ce niveau de qualité soient justifiés en termes de rentabilité et de positionnement tarifaire. En effet, quel bénéfice tirer d’un niveau de qualité très (trop) élevé si la répercussion des coûts sur le client final est telle qu’il ira voir ailleurs ? Aucun, c’est évident. Pour autant, il est également très difficile de garantir un niveau de qualité élevé qui soit répétable et prédictible sans y voir en filigrane une augmentation des prix. Les clients sont-ils disposés à payer ces coûts ? Jusqu’où et jusqu’à quand ? Quel niveau de qualité atteindre pour permettre aux prestataires de satisfaire et de fidéliser leurs clients, au meilleur coût pour les deux parties ? On en revient au triptyque coût-qualité-délai.
La qualité a un coût, quelle lapalissade ! Cependant les choses évoluent de façon positive depuis quelque temps, à la fois pour le fournisseur et pour le client final. Il y a 10 ans, un tel niveau de contrôle impliquait l'intervention de techniciens qualifiés, expérimentés et de facto rémunérés à hauteur de leur expertise. Ces derniers consacraient un nombre d’heures incalculables au calibrage des presses et passaient des milliers de pages au peigne fin. Ces procédures n'ont pas totalement disparu aujourd’hui, de nombreuses  entreprises  se reconnaîtront mais, grâce aux presses numériques couleur actuelles, il est désormais possible d'automatiser et d’optimiser ces processus tout en conservant une extrême précision dans le respect des profils couleur et du rendu colorimétrique.
Les professionnels de services d’impression disposent désormais de solutions logicielles, ou embarquées, leur garantissant un haut niveau de qualité à la fois prédictible, répétable et mesurable. Ces solutions n’impactent pas la disponibilité de leur outil de production. Au contraire, elles dégagent du temps pour développer de nouvelles applications à forte valeur ajoutée et à forte marge et sans avoir besoin d’opérateurs surqualifiés. Ainsi, l’optimisation des temps de production, le développement de nouvelles applications à forte rentabilité et la baisse des coûts de fonctionnement auront un impact conséquent sur la profitabilité des professionnels de l’impression et sur le retour sur investissement de leur presse numérique.  

La gestion automatique des couleurs

La plupart des spécialistes recommandent de vérifier l'étalonnage de la presse avant chaque cycle de huit heures et de mettre à jour les profils de destination toutes les deux à huit semaines. Chacune de ces interventions demande 15 à 30 minutes, voire plus. Ces périodes d'interruption accumulées les unes aux autres signifient plusieurs jours de production en moins sur une période d’un mois, et auront un impact direct sur la profitabilité de l’entreprise. La différence de disponibilité entre différentes presses associée à leur vitesse nominale peut représenter plusieurs mois de production d’écart sur une année. Comme il est important d'effectuer des contrôles réguliers pour maintenir des tolérances serrées, (lesquelles varient en fonction de facteurs tels que la température, l’humidité ou encore la diversité des travaux et des volumes), la disponibilité de la presse est donc un critère primordial  dans la décision d’achat.

L'automatisation permet d’optimiser cette disponibilité, de « soulager » le personnel, tout en garantissant l’application continue des règles de gestion des couleurs prédéfinies, même lorsque l’activité est intense ou que les collaborateurs ont des niveaux de compétence hétérogène.
Toutefois, pour un résultat optimal, il est préférable que les presses numériques soient en mesure d’automatiser les trois principales phases de gestion des couleurs : l'étalonnage ou réglage de la presse, la création de profils d’encrage répondant à des objectifs tels que la certification Fogra ou norme 12647 (qualité d’impression standard des arts graphiques) ou encore l'obtention de tons directs. Ces différentes phases garantiront un résultat répétable, certifiable et prédictible dans le temps. La qualité ne sera donc plus un sujet à controverse avec le client final, la discussion portera désormais sur le niveau de service et la valeur ajoutée que saura apporter le prestataire à son client.
Une étude récente réalisée en 2009 par Infotrends indiquait que les 3 principaux facteurs pris en compte par les entreprises pour la sélection d’un fournisseur de services d’impression sont le prix, l’aptitude à collaborer et la qualité.
L’automatisation aura un effet vertueux sur la disponibilité de la presse. Le prestataire pourra imprimer sur une plus grande période de temps, ce qui aura une répercussion positive sur son volume imprimé et facturé, et par voie de conséquence un impact sur ses marges ou sur la baisse du coût page au client final (voire une répartition). Tout pour se démarquer de sa concurrence.

L’automatisation permettra également aux prestataires d’optimiser les temps de production, de répondre à des délais serrés et de dégager du temps pour l’amélioration des services vers le client final. Le bénéfice en termes d’image et de partenariat sera évident.
Enfin, l’automatisation garantira un niveau de qualité élevé au travers des différentes phases de gestion colorimétriques précédemment évoquées et le résultat au niveau de la qualité sera indéniable.

Des couleurs infaillibles

La gestion des couleurs ne repose pas uniquement sur la technologie. Elle s’appuie également sur des conseils, des services, des solutions sur mesure et personnalisées.
L'automatisation ne prendra pas en charge toutes les tâches de gestion colorimétrique. Elle permettra néanmoins à la plupart des professionnels de disposer d’une gestion des couleurs avec une faible tolérance, les aidant ainsi à fidéliser leurs clients et à se positionner sur un marché extrêmement porteur tout en optimisant leur base de coûts. Une bonne nouvelle, à l'heure où la concurrence se veut toujours plus acharnée !