Le tarif exorbitant des soins dentaires dénoncé dans une étude du CISS, collectif interassociatif sur la santé

L’Observatoire citoyen des restes à charge en santé créé par Santéclair, le CISS et le magazine 60 millions de consommateurs, a mené une étude pour découvrir les faits qui se cachent derrière les dérives tarifaires des soins dentaires.

En scrutant les données de l'assurance maladie et les 177 000 devis qu’ils ont pu réunir, l’Observatoire est arrivé à la conclusion que mis à part le coût élevé appliqué, des abus inadmissibles sont pratiqués. Les prothèses dentaires et les soins d’orthodontie sont les plus frappés par cette surfacturation.
C’est au niveau des dentistes parisiens que les abus sont les plus constatés. De nombreux praticiens gonflent leurs honoraires sur des soins minimes comme le détartrage, les caries, et la dévitalisation. En effet, bien que les dentistes aient le droit de facturer librement les interventions exceptionnelles (les urgences, rendez-vous en dehors des heures d’ouverture ou absence d’un autre cabinet dentaire à proximité), l'Observatoire a remarqué que la plupart des cabinets dentaires parisiens prélèvent en moyenne jusqu’à 9,50 euros supplémentaires pour chaque acte.
En outre, entre deux soins équivalents en termes de qualité, il a été noter que certains dentistes choisissent le plus rentable pour eux, au détriment du patient. Le cas des inlay-core, produit acheté auprès de prothésistes, et de la reconstitution au fauteuil de dents sous couronne, réalisé par le dentiste, en constitue un excellent exemple. En effet, le premier soin coûte cher, entre 150 à 300 euros l’acte. 
Quant
 au second, son prix est réglementé par la Sécurité sociale. Pour ce type d’intervention, le reste à charge du patient s’élève en moyenne à 24 euros. Il se trouve cependant que les praticiens privilégient les inlay-core. D’ailleurs, cette pratique commence à se généraliser. Le prix des prothèses dentaires est certainement justifié au vu du travail de qualité qu'un professionnel doit réalisé, mais les écarts de prix ne sont pas tolérables à ce point selon cet observatoire. Certaines pratiques  

Absence de contrôle et indifférence de la Sécurité sociale

L’Observatoire interpelle ainsi la Sécurité sociale pour rétablir l’ordre et instaurer un programme d’encadrement sur la tarification des soins dentaires. La CNAM a promis qu’un suivi des dépassements d’honoraires sera mis en place et qu’une révision du cout des soins sera effectuée. Une campagne d’information sur le tarif des soins doit être réalisée pour que le patient ne soit plus dans l’ignorance, et cesse d’admettre les facturations abusives qu’on lui demande de payer.Pour leur part, les praticiens dénoncent le non-remboursement de leurs frais par la Sécurité sociale et la non-conformité des tarifs fixés par rapport à la réalité actuelle. Le président de l'Ordre des chirurgiens-dentistes admet néanmoins que certains praticiens profitent de la naïveté de leur patient pour commettre des abus.
Il précise alors que les malades sont libres d’aller consulter ailleurs si le tarif ne leur convient pas.
Les réponses ne se sont pas fait attendre du coté des assureurs et des mutuelles, puisqu'elles tentent de palier à cette problématique en s'associant aux réseaux de soins. Le coût des remboursements des soins dentaires impactent leurs résultats économiques et par cette solution, des négociations tarifaires, ont lieu directement auprès de ces professionnels.
L’impact financier des émoluments des dentistes et des orthodontistes est un frein notamment pour les patients qui ne peuvent plus se soigner. Le ministère de la santé devrait réfléchir aux conséquences de ces abus sur la santé publique, alors qu'ils en sont les garants. Pour les adultes qui ont des travaux d’orthodontie à réaliser, la Cpam ne réalise aucune prise en charge sur ces travaux.
Seules quelques solutions de prises en charge limitées existent avec des mutuelles qui remboursent l’orthodontie, mais est-ce leur rôle, alors que nous sommes dans une notion de santé publique ?
En tout cas, cette étude appelle à la mise en œuvre d’une convention de bonne pratique entre les dentistes, les orthodontistes, et les organismes d’assurance santé.