Et l'économie verte accéda au rang des priorités en France

En 2007, Nicolas Sarkozy entamait son mandat présidentiel par la tenue du Grenelle de l'environnement, un ensemble de rencontres visant à prendre des décisions en matière de développement durable. L'économie verte s'immisçait alors dans le vocable public et politique, promettant à la France un potentiel de croissance important.

Si la crise financière l'a ensuite relégué au second rang des priorités, les dirigeants politiques ont aujourd'hui pleinement pris conscience de son importance.
Depuis des siècles, peut-être même des millénaires, toutes les grandes théories relatives à l'autonomisation du politique s'accordent sur un principe fondamental : l'armée, la police, les affaires extérieures et la justice doivent posséder un caractère immuable, supérieur. Seuls ces 4 ministères peuvent en effet permettre à un État de se construire, mais surtout de perdurer. Pourtant, sans dépouiller ce quatuor éminent de sa sacrosainte épithète régalienne, il convient d'admettre que la donne évolue aujourd'hui ; en France notamment. Ainsi l'armée, par exemple, se trouve-t-elle assiégée entre transfert de la gendarmerie dans le giron de l'Intérieur, et diminution des dépenses militaires parfois décriées.
À l'inverse, d'autres portefeuilles sont en plein essor, notamment celui de l'éducation nationale et, bien évidemment, celui de l'écologie. Et ce, quelle que soit l'étiquette du gouvernement en place : François Hollande est sur le point d'initier la France à la transition énergétique, tandis que Nicolas Sarkozy inaugurait son quinquennat par la tenue du Grenelle de l'environnement fin 2007.

Une prise de conscience qui s'est accélérée ces derniers mois

Entre temps ? Une légère secousse financière qui a ébranlé le monde et incité les pays à revoir leurs priorités en matière de politiques publiques. Cependant, l'économie verte – terme apparu dans les années 2000 qui connait un franc succès depuis « Rio+20 » – promettait de beaux lendemains à la France. Au sortir du Grenelle, le gouvernement tablait sur la création de plus de 400 000 emplois et un potentiel sérieux de croissance. Une étude publiée par le Commissariat général du développement durable (CGDD) en mai 2012 est venue confirmer ces prévisions ; les emplois de l'économie verte ont augmenté de 3,4 % en moyenne annuelle entre 2004 et 2010, la filière générant un excédent commercial de 1,1 milliard d'euros cette dernière année.
Belle perspective, par conséquent, que celle de l'économie verte pour la France, qui n'était cependant pas la seule partie intéressée par ce secteur, en plein essor mondial. Ainsi, comme le note le CGDD dans son étude, les « filières les plus matures » des industries de l'environnement n'ont pas résisté à une concurrence internationale forte, portée par la Chine et le Moyen-Orient notamment. Notre pays, poursuit-il, « est confronté à la production à bas coûts ou de pays disposant d'une antériorité forte », la Chine pour le photovoltaïque et l'Allemagne pour l'éolien. Soit des secteurs – les énergies renouvelables – qui se taillent la part du lion dans le cadre de la future transition énergétique en France. La preuve que nos dirigeants ont enfin pris conscience, depuis quelques mois, de l'imminence d'une réforme en faveur de l'économie verte.

La nécessité de sensibiliser les populations à l'économie verte

Les professionnels tricolores – industrie du bâtiment, secteur tertiaire – n'ont toutefois pas attendu que la transition énergétique se dessine ni même que le Grenelle fournisse ses conclusions pour s'engager sur la voie de l'écologie. Dans le secteur de l'immobilier, par exemple, cela fait une petite dizaine d'années qu'un certain nombre de professionnels réfléchit à intégrer la valeur verte dans ses équations bâtimentaires. De plus, selon une étude récemment publiée par le cabinet international IPD – spécialisé dans l'analyse de la performance immobilière –, le rendement financier des biens verts est en croissance dans le secteur tertiaire.
Si la transition énergétique qui s'annonce en France est une chance inespérée pour les PME, voire les TPE, les géants du secteur de l'électricité s'engagent et soutiennent pleinement cette révolution verte. Ainsi, EDF a clairement affiché son intention de s'associer aux actions en faveur des emplois et de la croissance de l'économie verte, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables. Au plan interne, tout d'abord, l'établissement public s'attache à faire évoluer ses compétences propres.
Au niveau territorial, ensuite, il s'associe aux différentes initiatives expérimentales menées par les régions-pilotes comme l'Alsace, la Corse ou le Nord-Pas-de-Calais. Enfin, EDF réalise depuis de nombreuses années des actions de sensibilisation sur tout le territoire. En accord avec l'éducation nationale, il organise par exemple des conférences dans les établissements scolaires afin de valoriser les emplois de l'économie verte.
On ne peut que se féliciter d'avoir en France des structures qui accordent de l'importance à la sensibilisation des populations au développement durable et à ses enjeux. L'école d'aujourd'hui étant la classe professionnelle de demain, l'action d'EDF est à ce titre particulièrement louable. Si elle ne fait pas naitre de vocations – alors que l'emploi dans l'économie verte va se développer considérablement –, elle avertit en tout cas sur l'impérieuse nécessité de prendre en considération pour le futur le développement durable, véritable portefeuille régalien du 21e siècle.