Les ailes de la connectivité

L’économie mondiale, ses succès comme ses difficultés, dépendent de l’efficacité des infrastructures. Ponts, routes, ports, aéroports, câbles ou satellites : sans ces infrastructures, rien ne bouge. Au cours des deux dernières années, plus d'informations ont été échangées à travers le monde que pendant toute l'histoire de l’Humanité.

Une grande partie du monde est désormais tributaire de la transmission d'informations en temps réel, et notamment des données générées par le fonctionnement des infrastructures physiques. Les aéroports sont un parfait exemple de ces interactions : les données échangées en temps réel sur les réseaux publics et privés ont un impact direct sur lensemble des opérations, depuis les heures de décollage des avions jusqu’à la viabilité commerciale d'un transporteur dans son ensemble, et même de tout le secteur.
Le 1er janvier 2014, l'aviation commerciale célébrait son 100ème anniversaire. Qui aurait pu imaginer que le premier vol effectué en 1914 entre deux villes conduirait, 100 ans plus tard, au développement dun réseau de 100 000 vols quotidiens reliant 40 000 villes à travers le monde et générant un chiffre daffaires de plus de 2.200 milliards de dollars US et une foule d'avantages sociétaux et culturels.[1] Si tout se déroule comme prévu, les projets de l'Association internationale du transport aérien (IATA) devraient permettre aux compagnies aériennes de prendre en charge, d'ici 2050, pas moins de 16 milliards de passagers et 400 millions de tonnes de fret. Cependant, la viabilité des transporteurs dépend en grande partie du succès de la mondialisation. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d'optimiser l'harmonisation des systèmes et processus d'information sophistiqués sur lesquels repose l'aviation internationale.
Nous avons pris l’habitude de nous attendre à des retards pour la quasi-totalité des vols que nous prenons, et ils ont des répercussions dépassant la simple frustration des voyageurs. Ces annulations et retards, en apparence bénins, se propagent et se multiplient sur l
ensemble du réseau. Leur accumulation finit par engendrer sur le plan économique, environnemental et sociétal, des coûts considérables qui pourraient très souvent être évités. D'après les estimations des chercheurs du MIT (Massachussets Institute of Technology), les retards imputables aux formalités à lembarquement et au contrôle du trafic aérien représentent pour le secteur de l'aviation un coût annuel de plus de 8 milliards de dollars. Cette somme pourrait, sans aucun doute, être utilisée de manière bien plus judicieuse. En travaillant ensemble à lharmonisation des systèmes d'informations utilisés dans le secteur de l'aviation, au travers de partenariats mondiaux entre les secteurs public et privé, nous avons la possibilité de créer une valeur ajoutée à l'échelle universelle.
Dans le monde entier, les projets de modernisation du trafic aérien continuent de progresser selon des méthodes et des calendriers distincts. Cependant, tous ces projets convergent vers un même objectif et bénéficieront à tout le monde. À titre d'exemple, citons le système de surveillance Automatic Dependent Surveillance Broadcast. Il permet à un avion de communiquer avec les tours de contrôle et les autres appareils, grâce à une technologie avionique sophistiquée et de leur signaler son statut et sa position. Pour le secteur de l'aviation, ces technologies contribuent à l'élaboration d'un environnement opérationnel plus efficace, afin de faciliter la navigation des avions dans un espace aérien saturé, et réduire les retards au décollage et à l'atterrissage.
Notre infrastructure mondiale est un facteur essentiel pour l'avenir de l'économie mondiale. Ensemble, nous devons investir dans les systèmes d'information, en les plaçant au cœur de nos priorités, afin de favoriser l'harmonisation, l'automatisation, le contrôle et l'efficacité de l'ensemble de nos réseaux publics et privés combinés, et plus particulièrement au sein de nos aéroports.