Sans l’identité, l’Internet des objets n’est rien d’autre que du bruit

A l’issue du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas en janvier dernier, tout le monde s’accordait sur un point : 2015 sera une excellente année pour les objets connectés.

A l’issue du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas en janvier dernier, tout le monde s’accordait sur un point : 2015 sera une excellente année pour les objets connectés. En effet, plus de 3 000 entreprises s’étaient déplacées au CES cette année pour exposer plus de 20 000 nouveaux produits, des brosses à dent connectées qui programment vos prochains rendez-vous chez le dentiste aux tapis de yoga qui analysent vos postures en temps réel.

Ce concept des objets connectés, désignés collectivement par Internet des objets ou IoT pour “Internet of Things” n’a rien de nouveau. Gartner prévoit d’ailleurs que le marché devrait totaliser plus de 25 milliards d’objets connectés à Internet d’ici à 2020.

Séduits par le côté pratique de ces gadgets et leurs prouesses technologiques inimaginables il y a peu, nul doute que les consommateurs vont suivre. Et à mesure qu’ils enrichiront leur collection, ils attendront des entreprises qu’elles améliorent la connectivité à Internet et qu’elles repoussent les limites de l’expérience utilisateur qu’offrent ces dispositifs. Ce qui suppose en partie d’inventer des moyens pour qu’ils communiquent entre eux.

Les machines à café que l’on programmait pour qu’elles se déclenchent à telle heure précise de la journée appartiennent définitivement au passé. A l’avenir, la machine à café communiquera avec le matelas de l‘utilisateur pour détecter les premiers signes du réveil, et elle enverra une notification push interactive sur le smartphone de l‘utilisateur pour lui demander de confirmer l’arôme de son choix. Cette même machine renouvellera automatiquement les commandes des dosettes préférées sur Amazon pour ne plus jamais tomber en panne de café.

Avec une telle abondance de dispositifs connectés qui produisent des exaoctets de données de consommation, les entreprises doivent repenser la manière dont elles stockent et organisent ces informations pour les valoriser au maximum. Le traitement et l’analyse en temps réel vont devenir la norme, et sans une infrastructure capable de supporter ces énormes volumes de données structurées et non structurées, les organisations seront à la peine. Alors quelles recommandations les professionnels de l’IT et du marketing doivent-ils suivre exactement pour garder un temps d’avance sur l’IoT ?

Donner la priorité à l’identité

L’identité est la clé qui libérera tout le potentiel de l’Internet des objets.

Les entreprises qui sauront relier à l’identité d’un utilisateur tous les points de données générés par ses objets connectés pourront proposer à chaque consommateur des expériences résolument personnalisées, en phase avec son style de vie. C’est ce regroupement des données et leur rapprochement avec l’identité d’un consommateur spécifique qui font que la brosse à dent d’un utilisateur lambda peut communiquer avec son smartphone, son agenda dans le Cloud et le portail d’organisation des rendez-vous du dentiste.

Sans système clair en place pour annexer l’information aux enregistrements spécifiques de l’utilisateur, le risque est celui d’une fragmentation des données qui les rendrait inutilisables. Si les points de données de chaque objet ou dispositif sont hébergés dans des silos indépendants, l’expérience manquera de lien et d’efficacité, avec le risque de manquer son objectif.

La meilleure pratique à recommander aux entreprises est de garder les données les plus propres possible et de les organiser en veillant à les rattacher à l’identité de l’utilisateur dès le premier point de connexion. Ceci commence dès l’inscription. Quand un consommateur achète un gadget connecté et qu’il l’enregistre pour la première fois, selon une procédure classique d’enregistrement en ligne sur le site de la marque ou via son compte sur le réseau social de son choix, l’entreprise doit créer un dossier pour l’utilisateur.

Dès lors, à l’entreprise de faire le lien et d’enregistrer systématiquement chaque action du consommateur via tel ou tel point d’interaction dans le dossier créé initialement. C’est cette connexion avec l’identité de l’utilisateur qui permet aux objets de communiquer entre eux pour acquérir des informations sur les préférences de l’utilisateur afin de mieux le satisfaire.

Par exemple, désormais, quelqu’un qui achète un smartphone Samsung devient membre de l’écosystème Samsung. Si cet utilisateur décide de se servir de son téléphone comme d’une télécommande de sa smart TV Samsung, de programmer la prochaine lessive avec son lave-linge Samsung connecté, ou d’envoyer des fichiers à une imprimante sans fil Samsung au moyen d’une app de tiers, il doit pouvoir le faire en utilisant chaque fois les mêmes identifiants créés lors de l’enregistrement initial.

Tous les points de données doivent pouvoir être agrégés et compilés dans le dossier de l’utilisateur de telle sorte que l’entreprise lui propose une expérience 1:1 unique.

L’importance d’une base de données unifiée

En plus de faire converger tous les points de données vers les dossiers individuels des utilisateurs, les entreprises doivent s’assurer qu’elles ont une solution pour conserver ces dossiers en toute sécurité. L’utilisation d’une base de données au schéma dynamique offrant la capacité d’explorer au-delà des attributs de base des utilisateurs permet désormais aux entreprises qui développent des objets connectés de créer des profils client ultra complets et précis et de proposer des expériences d’engagement concluantes.

Une base de données avancée construite selon un schéma dynamique peut traiter facilement et d’une façon optimisée d’énormes volumes de données non structurées concernant les utilisateurs. Les données sont indexées et actualisées dès que l’utilisateur entreprend une action jugée utile par la marque. Ces informations sont présentées sous une forme organisée, facile à manipuler et à interroger pour aider les professionnels du marketing à mieux affiner et cibler leurs efforts.

Si les systèmes en place permettent de consolider les données des clients, de les organiser et de les stocker en toute sécurité pour y avoir accès, les marques vont pouvoir concrétiser leurs visions d’un monde ultra connecté. Tandis que l’Internet continue d’inclure les dispositifs et objets connectés, les efforts de développement d’applications basées sur l’identité des clients s’étendent aux informations de paiement, aux techniques biométriques et aux données du graphe social. Avec l’identité en son cœur, l’Internet des objets a tous les atouts pour changer radicalement nos vies.

Après tout, à quoi peuvent bien servir ces milliards de dispositifs intelligents s’ils sont incapables de se liguer pour nous apporter toujours plus de confort et de pertinence ? Sans l’identité, l’Internet des objets n’est rien d’autre que du bruit.