L’émergence des produits biologiques

L’industrie européenne de la santé ne serait pas là où elle en est sans un effort continu d’innovation et d’investissement. Alors que les contraintes liées au ralentissement économique s’éloignent, il demeure impératif de mobiliser les capacités d’investissement et les ressources à bon escient, alors que le nombre moyen des médicaments autorisés pour la consommation humaine a fortement baissé ces derniers temps.

Ce recul du nombre des médicaments commercialisés post-R&D nous pousse à réfléchir aux moyens d’utiliser la capacité d’investissement avec un maximum d’efficacité. Les innovations sont essentielles pour les secteurs européens de la santé et de la pharmacie.  Que ce soit pour prolonger la durée de vie et améliorer la qualité ou pour accroître le retour sur investissement potentiel, les professionnels de l’industrie de la santé doivent toujours devancer les attentes des consommateurs.  Il faut absolument que les médicaments et les produits pharmaceutiques, ainsi que les services, continuent de répondre à la demande.

 

Miser sur l’avenir

Examiner de près l’évolution des maladies est un bon point de départ, mais aussi chercher à mieux maîtriser les coûts de santé ou se tenir informé des développements sur de nouveaux marchés.  Plus spécifiquement, l’étude des tendances des années précédentes peut permettre d’établir des prévisions plus justes.  Avoir conscience de ce que sera la « prochaine évolution majeure » est essentiel.

 

Spécificités des produits biologiques

Le poumon d’une société pharmaceutique étant son département R&D, les chercheurs se tournent vers le monde de la ‘biologie’ pour dénicher le prochain médicament vedette.  Ces derniers temps, nous avons assisté à la progression plus prononcée de produits médicamenteux dérivés de cellules vivantes ou fabriqués au moyen de cellules vivantes. Il faut être conscient que cette tendance des médicaments personnalisés va s’intensifier dans les 10 à 15 prochaines années.  Il est prévu que, d’ici à 2018, 49% des 100 premiers produits de santé appartiendront à la catégorie des biotechnologies.  L’Allemagne et le Royaume-Uni sont les  deux principaux pôles de développement biotechnologique en Europe, il est donc impératif de conserver cette position de chef de file de l’innovation de ce domaine. 


Des projets de recherche sont en cours pour mieux cibler les parties spécifiques du corps humain à traiter et limiter les effets secondaires.  On peut ainsi envisager de personnaliser les médicaments par groupe de patients, y compris pour des thérapies orphelines extrêmement rares. Les pays européens doivent donc s’efforcer de conserver leur position dominante dans ce domaine.

 

Une question sensible

Même les produits biologiques les plus innovants demeurent extrêmement fragiles et sensibles.  Fabriqués à partir de « cellules vivantes, végétales, humaines ou animales ou de micro-organismes », la plupart des produits biologiques sont des molécules complexes qui obligent à prendre des précautions extrêmes tout au long du cycle, jusqu’à l’administration au patient. Il faut impérativement pouvoir s’appuyer sur un réseau de soutien, en phase de recherche, de développement et même de transport, pour espérer bénéficier pleinement des avantages de ces produits novateurs.


Le facteur température

Plus de 90% de tous les vaccins doivent suivre un circuit logistique à température contrôlée du fabricant jusqu’à l’administration au patient et, d’ici à 2020, on estime que 8 médicaments sur 10 se vendant le plus dans le monde devront être maintenus entre +2oC et +8oC. Ces nouvelles complexités de la chaîne d’approvisionnement obligent à apporter aux innovations de l’industrie un soin particulier lors du transport. 

 

D’un point de vue logistique, les produits biologiques sont jugés très sensibles aux variations de température, avec une durée de conservation limitée. Des variations de température minimes suffisent à modifier leur structure moléculaire.  La demande de réseaux à température contrôlée et d’outils de surveillance à base de capteurs est forte, et plus encore concernant les conditionnements spécialisés.

 

L’Europe comme chef de file

La santé est une industrie mondialisée ultra réglementée, aux enjeux complexes.  Nous devons faire en sorte que l’Europe reste l’un des principaux marchés dans ce secteur, et espérons que cette ambition nourrira les débats en ce sens.  Ceci suppose une bonne dose de flexibilité et de capacité d’adaptation, mais tant que les grands groupes de la santé et de la pharmacie continueront à innover et à se développer, il y a de grandes chances que l’Europe reste un leader de ce marché.