Rénovation énergétique : nouveau relais de croissance en France ?

La France s’est fixée des objectifs ambitieux en matière de rénovation énergétique. Pour les atteindre, les pouvoirs publics ont multiplié des dispositifs de tous types : réglementaires, fiscaux et financiers. Optimiser ces différentes incitations revêt un triple enjeu : économique, environnemental et social.

    

La transition énergétique est une réponse à l’immense défi que constitue le réchauffement climatique pour l’humanité. Nous n’avons pas le choix : selon les experts du GIEC, les quantités de carbone déjà émises depuis le début de l’ère industrielle auront des conséquences irrémédiables sur le climat, qui se réchauffera d’environ deux degrés en moyenne à la fin du siècle. Pour donner une idée des bouleversements déjà programmés, il suffit de réaliser que l’écart de température moyenne nous séparant de la dernière glaciation n’est que de trois degrés. Pour limiter la catastrophe déjà annoncée, nous devons donc réduire nos émissions de manière drastique.

Efficacité  énergétique : urgence écologique et nouveau relai de croissance

Mais la transition écologique est avant tout une transition économique. Décarboner l’économie que l’Europe s’est engagée à achever en 2050, implique un bouleversement majeur de nos modes de production, de consommation et de communication, très largement basés sur les hydrocarbures. Qui est conscient que produite un kilo de bœuf équivaut à l’émission de 27 kilos de carbone[i] ? Et encore, il faut rajouter le carbone émis pour transporter cette viande du lieu de production au lieu de consommation en camion réfrigéré ! Décarboner l’économie aura donc comme conséquence des transferts massifs de facteurs de production, capital et travail, de certains secteurs à d’autres. Ce processus sera destructeur pour certains mais également source d’opportunités pour d’autres. Dans ce contexte, la rénovation énergétique constitue un relais de croissance en stimulant consommation, innovation, investissement et donc emplois. La transition énergétique est avant tout un processus économique.

L’accompagnement : clé de la rénovation énergétique

Or la part de l’habitat dans les émissions de CO2 représente 44% des émissions aujourd’hui en France. C’est donc à juste titre que les pouvoirs publics ont fixé des objectifs ambitieux d’économie d’énergie dans ce secteur en y consacrant une part importante des dispositifs d’aides. Celles-ci revêtent donc désormais, en plus de leur dimension économique et écologique, une véritable dimension sociale. Grâce aux aides publiques, même les ménages les plus modestes ont désormais accès à un confort énergétique de qualité dans leur habitation, à condition de savoir mobiliser les dispositifs publics. Mais ceux-ci restent complexes et suscitent des comportements de captation commerciale de la part des certains professionnels « opportunistes ».

Au delà de la mobilisation des aides, une action d'accompagnement est nécessaire en direction des propriétaires/bailleurs et des locataires car le financement des travaux de rénovation ne doit pas être un sujet de conflit. En effet, la réalisation des travaux permet d'augmenter la valeur immobilière et locative du bien pour le propriétaire et apporte au locataire du confort, des économies et donc du pouvoir d'achat.

Dans ces conditions, le financement doit se concevoir à trois : le propriétaire, le locataire et le facilitateur capable de concevoir un plan de financement en mobilisant tous les leviers. Aussi, il est temps que de véritables professionnels développent des services de qualité aidant à définir le bon programme de travaux et à trouver la meilleure formule de financement.