La voiture en commun est-elle le nouveau transport ?

Passer la frontière pour faire le plein, se lever à l’aube, se mettre au vélo… Au mois de mai, on a envisagé toutes les solutions pour échapper aux interminables files d’attente aux stations-service. Et pourquoi pas le covoiturage courte distance ?

Si le covoiturage est entré dans les mœurs sur les longues distances, on ne peut pas en dire autant pour les petits trajets du quotidien. Les initiatives, bien que nombreuses, restent circonscrites à des communautés réduites de voisins ou de collègues de travail.

Et il y a pléthore de bonnes excuses pour ne pas sauter le pas :

Alors à l’heure où n’importe qui peut s’improviser chauffeur particulier et où le recours aux solutions collaboratives est devenu un réflexe, comment lever les freins à ce qui semble être le futur proche de la mobilité locale ?

Faire du covoiturage courte distance un moyen de déplacement privilégié

Avant toute chose, améliorer la perception du covoiturage est sans doute nécessaire. Aujourd’hui, le covoiturage est utilisé exceptionnellement pour partir en week-end entre amis à moindre frais. Demain, il devrait être choisi comme un moyen de transport parmi les autres. Intégré à l’offre classique de transports urbains, il gagnerait l’image de simplicité qui lui fait défaut. 

Sur le modèle de l’application CityMapper qui intègre Uber dans ses modes de transport, l’option covoiturage pourrait être envisagée pour n’importe quel trajet en ville : « Pour aller de Boulogne à la porte de Champerret, j’ai le choix entre un trajet métro + RER avec deux changements ou Michel me covoiture tous les lundis et me prend à Boulogne même et me dépose au croisement avenue de Villiers – boulevard Berthier dans Paris ». Voici un exemple de covoiturage sur Paris avec trajetalacarte.com, donc il existe des gens qui ont fait le choix du covoiturage sur la capitale !

Favoriser la mise en relation des conducteurs et des passagers

Plusieurs plateformes ont déjà été créées ; certaines ont disparu aussi vite, faute de pouvoir apporter une réponse performante aux attentes des utilisateurs :
- Une offre large de places sur un réseau dense de trajets où la compatibilité est optimisée

- Un trajet porte à porte 

- Une réponse fiable en temps réel, comme si l’on consultait des horaires de train ou le passage du prochain bus 

- Un volume important de demandes 

- Un moyen de paiement simple à la manière d’un porte-monnaie électronique ou d’une carte prépayée - Un système de notation des conducteurs et des passagers qui rassure 

- Un taux de fidélisation élevé qui assure un service durable aux conducteurs comme aux passagers

Offrir des aménagements réservés aux covoitureurs

Dans les grandes villes où la circulation est peu fluide aux heures de bureau, des aménagements permettraient d’encourager le covoiturage :

- Des voies réservées aux covoitureurs : il est soudain plus rentable de faire du covoiturage que d’être seul dans sa voiture.

- Des places de stationnement réservées dans les parkings des entreprises ou encore dans les quartiers les moins garables : finis les interminables tours de quartier en attendant que quelqu’un libère une place.

- Des tarifs de stationnement réduits : passée inaperçue la flambée des prix du stationnement dans Paris.

Les perturbations croissantes dans les transports en commun et les kilomètres de bouchons qui s’accumulent aux heures de pointe pourraient bien nous pousser à tenter l’expérience. Gageons qu’elle sera bonne !