Les villes doivent collaborer pour relever le défi des transports durables

La gestion de la mobilité est l’art d’encourager les citoyens à prendre de meilleures décisions sur leurs déplacements en ville en leur proposant de nouvelles alternatives de transport.

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des zones urbaines (les deux tiers d’ici 2050), et les villes sont à l’origine de plus de 70% des émissions mondiales de dioxyde de carbone associées à l'énergie.

Une recherche réalisée par le C40 Cities Climate Leadership Group (C40) et la SEI (Stockholm Environment Institute) a conclu que les décisions de politique urbaine prises d’ici 2020 pourraient dépenser un tiers  du budget carbone global encore disponible. Cela signifie que les maires en cours de mandat actuellement ne disposent que de 4 années pour répondre aux questions essentielles liées aux priorités de leurs villes : doivent-ils construire encore de nouvelles routes ou moderniser les transports en commun ? Laissent-ils l’urbanisation s’étendre ou encouragent-ils le développement de villes denses ? Comment financeront-ils les infrastructures et les programmes durables nécessaires dans la lutte contre les changements climatiques ?

Ces questions sont toujours ardues et l’urgence d’y répondre dans le contexte d’un changement climatique toujours plus rapide ne fait que renforcer le défi.

L’un des secteurs où ces questions se font de plus en plus urgentes est celui du transport. En reliant les personnes à leur emploi ainsi qu’à leurs lieux de loisirs ou d’enseignement, les réseaux de transport  sont essentiels pour dynamiser les villes. Le transport est cependant le secteur dans lequel les émissions de gaz à effet de serre augmentent le plus vite. Une recherche menée par le C40 a déterminé que le secteur du transport comptait 27% des émissions de gaz à effet de serre générées dans les villes du C40.

Principalement causée par les véhicules, la pollution de l’air dans les villes est devenue un problème de santé publique majeur. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 5,5 millions le nombre de morts prématurées dues à la pollution de l’air urbain dans le monde chaque année.

Les embouteillages ont également un impact économique majeur. A Rio de Janeiro, on estime que le trafic coûte environ 2,5% du PIB. Du côté des économies asiatiques, cet encombrement routier coûte entre 2 et 5% du PIB chaque année. Ceci est en partie lié à la perte de productivité des personnes bloquées dans leurs véhicules.

Sur une note positive, les maires, les autorités urbaines et le secteur privé travaillent de concert pour trouver des solutions à ces problématiques urgentes. Lors de la COP 21 à Paris, le C40 et Mastercard ont lancé le C40 Mobility Management Network, un réseau des grandes métropoles mondiales désireuses d’échanger sur les défis de la mobilité et de transformer la manière dont les gens se déplacent dans les villes.

Ce mois-ci dans la perspective de la COP 22, le Mobility Management Network se déroule à Paris, ville fer de lance de ce réseau. Sous la président d’Anne Hidalgo, maire de Paris, les représentants de quinze villes aussi diverses qu’Auckland, Boston, Calcutta, Mexico City, Nairobi, Quito, Stockholm et Wuhan se réunissent pour apporter des réponses aux enjeux du transport et partager leurs idées pour transformer les villes.

La gestion de la mobilité est l’art d’encourager les citoyens à prendre de meilleures décisions sur leurs déplacements en ville. Cela signifie leur proposer de nouvelles alternatives de transport et rendre leurs choix de transports plus simples et en faveur de la santé publique, de l’égalité sociale et du climat. Le thème de cette rencontre est par conséquent le suivant : comment rendre les transports en commun plus attractifs pour les citoyens afin que ces derniers réduisent l’utilisation de leur véhicule privé et favorisent la marche ou le vélo ?

En pratique, la ville de Los Angeles prend la parole pour évoquer comment transformer la capitale mondiale de la voiture en une ville avec plus d’alternatives de transport en commun. La ville de Wuhan présente son projet de partage de vélos qui devrait devenir l’un des plus grands au monde. La ville de Stockholm évoque les défis qu’elle rencontre à mettre en place une tarification des embouteillages et les bénéfices à attendre de cette proposition politique.

Pourquoi les réseaux et la collaboration sont fondamentaux

Le modèle de réseau est un outil qui a fait ses preuves pour que les villes partagent leurs idées, leurs expériences et leurs innovations. Un récent rapport du C40 a démontré qu’approximativement un tiers de l’action des villes du C40 est engendré par le partage de connaissances. En d’autres termes, en adoptant des mesures que les autres villes ont déjà mis en pratique.

Le secteur privé à également un rôle vital à jouer en soutenant les villes et les citoyens à prendre les bonnes décisions en matière de transport. Les secteurs privé et public doivent travailler main dans la main, partager leurs expertises techniques et logistiques, se mettre d’accord sur des normes communes et trouver de nouvelles manières de financer ces investissements.

C’est la raison pour laquelle le C40 et Mastercard se sont réunis pour créer le Mobility Management network, qui a pour but d’aider les villes à passer des idées à l’action afin de réduire les émissions, générer des économies et améliorer la qualité de vie des citoyens – afin de se développer plus rapidement et avec plus d’impact. A l’heure où un nombre croissant de villes partagent leurs connaissances et leurs bonnes pratiques pour lutter contre les changements climatiques, nous avons une occasion unique de concevoir des villes plus durables, plus inclusives et plus vivables. Mastercard et le C40 sont prêts à soutenir les villes dans leur révolution des déplacements.