La gratuité est-elle un vilain défaut ?

Ces derniers temps de nombreuses offres fleurissent sur le web et dans les médias promettant la gratuité de matériels d’économies d’énergie à savoir des ampoules LED gratuites. Mais quelle mécanique permet de financer ces programmes d’économies d’énergie ? Est-ce l’Etat qui paye et donc par déduction les citoyens français ? Réponse.

Depuis 2006, l’Etat français a mis en place le dispositif des Certificats d’Economies d’Energie, reposant sur une implication des fournisseurs tels que EDF & cie à aider aux travaux d’économies d’énergie pour les particuliers, entreprises, collectivités et bailleurs.

Afin d’éviter de payer une amende conséquente à l’Etat, les fournisseurs d’énergie sont tenus de financer certains travaux. Cela se traduit donc essentiellement par des « primes énergie ». Ces fournisseurs  se font souvent aider par des sociétés de service en efficacité énergétique, qui mettent en place des actions en se servant de leur agilité à simplifier le dispositif gouvernemental.

 C’est donc le premier étage de la fusée : pour éviter de payer des milliards d’euros de pénalités potentielles, les fournisseurs d’énergie préfèrent investir quelques millions pour aider aux économies d’énergie. Jusqu’ici le principe semble très vertueux, sous réserve que ce dispositif se vulgarise.

Le deuxième étage de la fusée vient d’un décret de décembre 2015 en application de la loi sur la transition énergétique de Ségolène Royal, forçant les fournisseurs d'énergie à s’impliquer d’avantage auprès des français à revenus modestes, en subventionnant fortement des chantiers de particuliers.

C’est par ce biais que la gratuité est née : la prime énergie affectée à ces foyers couvre 100 % du coût du matériel ; une aubaine pour les ménages aux faibles revenus !

Voici un exemple concret : près de 5 millions d’ampoules LED vont être distribuées gratuitement (ou plutôt payées par les fournisseurs d’énergie) grâce à ce dispositif sur 2016-2017, permettant une économie d’électricité de 25 millions d’euros pour la France. Et c’est pour cela que ce dispositif est peu connu : on demande à des fournisseurs d’énergie de faire faire des économies d’énergie ; un vrai serpent de mer…

Pour résumer : ce n’est donc pas l’argent des impôts qui financent ces gratuités. C’est un dispositif bien rodé que certains pays étrangers veulent copier, en obligeant les « pollueurs » à payer le remède de leurs maux.

Cette « gratuité » à surtout le mérite de sensibiliser les particuliers aux problématiques environnementales, qui n’auraient pas forcément investi dans des ampoules LED sans cette aide.