Le top 5 des biais cognitifs dans le trading

Le trader parfait existe-t-il vraiment ? Rien n’est moins sûr. Notre capacité à trader de façon rationnelle est toujours affectée par nos émotions, nos préjugés, nos comportements.

Dans l’imaginaire collectif, le trader parfait est quelqu’un de "cool", discipliné, doté d’un esprit d’analyse aiguisé. Il navigue sur les marchés avec aisance, prend des décisions réfléchies et surfent sur toutes les tendances et changements. Mais le trader parfait existe-t-il vraiment ?

L’un des plus grands dangers dans le trading réside dans le fait que sa pratique ne nécessite pas de compétences particulières, et que l’on peut vite se laisser emporter par l’idée du gain facile. Pourtant, l’expérience en trading se construit : il est nécessaire d’être bien informé, en termes de stratégies, mais aussi et surtout d’actualités du marché, de façon à prendre les meilleures décisions, les plus objectives et rationnelles possibles, et ainsi s’assurer une plus grande chance de succès. Cette expérience de trading se base aussi sur l’apprentissage de différents biais cognitifs et de la façon dont ils se manifestent.

Alors, comment peut-on s'attendre à ce qu'un homme puisse trader avec succès ? Comment un trader peut-il atteindre la quasi-perfection ? Il faut d’abord avoir conscience des différents biais psychologiques, et apprendre à s’en méfier. Voici une liste non exhaustive des biais psychologiques les plus courants.

1. Le biais de disposition

Ce biais cognitif se résume à la peur de vendre trop tôt ou trop tard et s’applique à de nombreuses marchandises : des actions aux voitures de collection, en passant par les biens immobiliers. À l’origine de ce phénomène, l’angoisse liée aux pertes potentielles. Prenons l’exemple d’un trader qui achète des actions dont la valeur augmente fortement et dont les indicateurs prévisionnels sont bons (bénéfices, trésorerie, endettement). Pourtant, il finit par vendre par crainte que cette hausse ne dure. Cela s’applique également aux cas de titres peu performants qu’il refuserait de vendre parce qu’il préfère attendre que leur valeur remonte, même si les indicateurs fondamentaux ne présagent pas d’un retour à des niveaux financiers sains. Ce biais cognitif engendre un comportement illogique.

2. Le mythe de la "main chaude" 

Issu du basketball, ce terme désigne la croyance irrationnelle que le fait de gagner ou perdre résulte d’une bonne ou d’une mauvaise main (hot hand ou cold hand en anglais). Suivant cette logique, si une personne gagne plusieurs fois de suite, elle sera gagnante au coup suivant. Il s’agit là d’un biais cognitif dangereux et d’une vision erronée du hasard (ce que l’on considère comme une "série de victoires" tend à précipiter une situation désastreuse). En règle générale, les réussites passées n’ont pas d’impact sur les performances à plus long terme. Pour ce qui est du trading, le mythe de la "main chaude" va à l’encontre de toute évaluation fondamentale solide.

3. L’erreur du joueur

Aussi connue sous le nom "d'erreur de Monte Carlo", ce biais correspond au fait de croire que les probabilités vont s’équilibrer. Prenons l’exemple du jeu de la roulette au casino. Il peut arriver que la bille atterrisse plusieurs fois de suite sur la couleur rouge. L’erreur du joueur consiste à croire que la bille finira forcément par atterrir sur la couleur noire. Bien évidemment, la roulette n’a aucune mémoire et la bille ne produit jamais des résultats en lien les uns avec les autres. Dans ce cas précis, on ne doit en aucun cas se fier à un quelconque historique.

4. Le biais d’aversion à la perte ou "stop loss"

Souvent, la meilleure stratégie en cas de position perdante consiste à arrêter les frais et à vendre. Ces dispositifs font d’ailleurs bien souvent partie des plans de gestion du risque des traders. Mais un biais d'aversion à la perte pourrait bien empêcher un trader de le faire. En effet, la perte induit un choc, qui peut être exacerbé par l'effet de levier. Ce biais cognitif est enraciné dans l'espoir d'un revirement de situation. Mais l'attente peut être longue, surtout si vous pensez que le potentiel de hausse reste fort. Ce biais peut être dangereux, notamment parce qu’il empêche le trader de passer à l’opportunité suivante. L'aversion à la perte correspond au refus d’accepter que les pertes liées au trading soient inévitables, normales et courantes.

5. Le biais d’excès de confiance

Ce biais correspond à une confiance excessive en ses capacités, en dépit de ce que des données probantes peuvent indiquer ou appuyer. Celui-ci conduit le trader à penser que ses prises de décision sont plus précises et que ses jugements sont plus fiables que des preuves empiriques et mesurées. Il s'agit de l'opinion subjective d'un individu, qui ne correspond pas à la mesure objective de ses capacités ou de ses connaissances. Presque tous les individus font occasionnellement preuve d'une confiance excessive et si cette tendance est exacerbée chez les personnes confiantes, il est intéressant de noter que même les individus de nature pessimiste peuvent aussi en être victime, dans une moindre mesure. Le biais d’excès de confiance est généralement plus fort et plus courant chez les hommes que chez les femmes.

Le facteur clé pour lutter contre ces différents biais est la rationalité dans toutes les perspectives de trading. Il existe différentes façons d’améliorer ces compétences en la matière, pour se rapprocher de l'homo economicus et devenir un trader à succès. La première étape est l’apprentissage : un trader doit saisir toutes les occasions d'améliorer ses connaissances, ses compétences et son expérience. Il est nécessaire de rester informé, en lisant la presse financière par exemple, mais aussi d’explorer de nouvelles stratégies de trading. Un trader averti saura analyser son comportement de trading pour déterminer s’il est victime d’un biais cognitif. Ensuite, il est essentiel de maintenir des habitudes de trading saines. L'apprentissage doit être renforcé par une analyse régulière du marché, par la connaissance de l'écosystème financier et par la prise de conscience de son propre style de trading. L'analyse des marchés permet de choisir des transactions réussies, et la connaissance de l'écosystème financier, y compris des événements mondiaux comme le Brexit, peut permettre d’anticiper des baisses ou des hausses inattendues du marché.

Aussi, savoir s'en tenir au plan initial, qu'une transaction individuelle soit réussie ou non, est une façon de construire sa propre expérience, d’enrichir ses connaissances en trading, et d’en tirer les leçons pour élaborer une meilleure stratégie de trading à l’avenir. Garder l’esprit clair, être rationnel et consciencieux sont donc les premières étapes d’une stratégie de trading réussie.