Place aux solutions de mobilité durables en entreprise

Les entreprises peuvent promouvoir une mobilité durable via la gestion de leurs flottes et les plans de mobilité pour accompagner leurs collaborateurs dans un changement de pratiques.

La mobilité est aujourd’hui un sujet emblématique pour toutes les entreprises, impliquant tant les gestionnaires de flottes que les responsables RSE et les services RH. Fortement incitées par les différentes réglementations mises en place par les pouvoirs publics, elles ont intégré la nécessité de promouvoir une mobilité durable auprès de leurs salariés et dans leurs activités. Outre les enjeux environnementaux qui y sont associés, ces solutions permettent aussi souvent une optimisation des coûts, et ont un réel effet positif sur le bien-être des salariés au travail. Véhicules électriques, covoiturages et mobilités actives ont donc vocation à se développer non seulement pour les trajets domicile - travail, mais aussi pour les déplacements effectués par les collaborateurs dans le cadre professionnel. Reste à savoir comment les encourager...

Contexte propice au changement  Depuis janvier 2018, le plan de mobilité (PDM) – intégré dans la loi de transition énergétique du 18 août 2015 - est obligatoire dans les entreprises de plus de 100 personnes qui doivent ainsi mettre en place des actions visant à diminuer les émissions de CO2 liées aux déplacements de leurs salariés. Mis en place pour des raisons environnementales, il conduit à la réorganisation des flottes et des modes de déplacement des salariés. Cependant, le contrôle par l’ADEME du respect du PDM, et les éventuelles sanctions sont cantonnées à l’éventuelle suppression des subventions versées aux entreprises. Le renforcement des contrôles pour responsabiliser les entreprises est donc un axe d’amélioration pour développer ces pratiques vertueuses.

Aussi, la nouvelle réglementation WLTP, en redéfinissant le calcul des consommations et des émissions des véhicules, a largement revu à la hausse les émissions de CO2 calculées, en particulier pour les utilitaires. Les gestionnaires de flotte redoutent donc un impact financier direct, du fait des pénalités fiscales imposées sur les véhicules plus polluants. Le baromètre 2018 de l’Observatoire des véhicules d’entreprises a ainsi pu montrer que 72 % des sociétés de plus de 250 salariés prévoient que le cycle WLTP impactera la composition de leur flotte dans les trois prochaines années.

Pléthore de solutions

Plusieurs options complémentaires s’ouvrent aux entreprises pour revoir la composition de leurs flottes. Tout d’abord, favoriser des véhicules moins polluants, électriques ou hybrides. Aujourd’hui, 80% des véhicules vendus aux entreprises sont des diesels, mais une étude de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a montré que 50 % des PME pensent que leurs flottes seront 100% électriques dans 10 ans. Ensuite, ne pas négliger les flottes de mobilité active utilisées de plus en plus par les entreprises, tels que le vélo ou les trottinettes – moins coûteuses, moins polluantes et éligibles à des réductions d’impôt. Sur le pôle d’activité Paris-Saclay, la startup Zoov a ainsi pu développer un système de vélos partagés bénéficiant à toutes les entreprises du plateau. Enfin, privilégier l’autopartage et le covoiturage pour remplacer la voiture de fonction des collaborateurs, avec notamment des solutions telles que Klaxit, pour promouvoir et faciliter le covoiturage sur les trajets domicile-travail.

Attrayant pour les salariés

Au-delà de l’enjeu de mise en conformité avec la réglementation, la prise en compte de la mobilité des salariés est un enjeu fort de la marque-employeur des entreprises. En effet, les alternatives à la voiture augmenteraient le bien-être et la productivité des salariés. Par exemple, les employés se déplaçant à vélo seraient 2,5% à 9,1% plus productifs que ceux venant en voiture (selon une étude du Medef en 2015) et auraient 15% d’arrêts de travail en moins que ceux utilisant la voiture (selon une étude de l’ADEME). Différentes études aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne confirment que les salariés se rendant au travail en voiture sont moins concentrés et productifs, et plus stressés que ceux privilégiant les modes actifs ou même les transports en commun.

Alors qu’aujourd’hui encore, 75% des trajets domicile-travail sont inférieurs à 5 kilomètres et se font pourtant pour 70% d’entre eux en voiture, les entreprises ont tout intérêt à adopter une approche multimodale auprès de leurs collaborateurs. La loi d’orientation des mobilités aborde d’ores et déjà le sujet, en prévoyant un "forfait mobilités durables" qui permettra de rembourser les salariés dans leur trajet domicile-travail à hauteur de 400€ s’ils utilisent un mode de déplacement éco-responsable comme le vélo ou le covoiturage.