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Les généalogistes prennent un pourcentage sur
la valeur de l'héritage. Photo © Images
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Les chasseurs d'héritiers sont engagés par les notaires mais pas rémunérés
par eux. L'argent qu'ils touchent, c'est sur l'héritage qu'il est prélevé. A quelle
hauteur ? En l'absence de réglementation officielle, c'est à la discrétion des
généalogistes.
Si les chambres professionnelles veillent à ce que les pourcentages prélevés
par leurs membres soient raisonnables, rien n'empêche les non affiliés de pratiquer
des tarifs prohibitifs. Ainsi, certains n'hésitent pas à prélever 50% des sommes,
plus leurs frais ! Les héritiers touchent alors moins d'argent que leurs chasseurs.
Qu'est-ce qui oblige les héritiers à accepter de payer ? Tout simplement le fait
que les généalogistes ne leur révèlent pas le nom de leur parent avant la signature
d'un contrat.
Reste que la majorité des professionnels est raisonnable et se contente de
15-20% au maximum du montant de l'héritage avant impôt. Selon les généalogistes,
ce pourcentage peut intégrer les frais ou non. Tous, ou presque, appliquent une
double évolution de leurs pourcentage : plus la parenté est éloignée, plus le
pourcentage est élevé, plus la somme est importante, plus il est faible. Précison,
si aucun héritier n'est retrouvé, le généalogiste
ne touche pas d'argent.
Un marché de 100 millions d'euros
En France, le marché annuel de la généalogie successorale est estimé à 100
millions d'euros. Et au final, les études affichent pour la grande majorité une
belle santé, avec une rentabilité qui atteint fréquemment les 25%. Mais il est
impossible de donner une moyenne : "Il y a tellement d'écart de rentabilité entre
les dossiers, justifie Michel Chamauret. Un seul gros dossier peut nous faire
le chiffre de l'année mais certaines années il n'y en a pas".
Le record de Michel Chamauret ? "Il y a quelques mois, je me suis occupé
d'une succession de 10 millions d'euros. Cela a changé la vie de certains
héritiers. D'autres, trop âgés, m'ont dit que j'arrivais trop tard"
A notre époque, il semble incongru que le propriétaire d'un tel patrimoine
n'ait pas pensé à régler sa succession. Pourtant, chaque année, sur 500.000
décès en France, 300.000 donnent lieu à une succession et 10.000 nécessitent l'intervention
d'un généalogiste. "Certaines personnes se croient immortelles, d'autres pensent
que rédiger un testament les condamne d'avance, d'autres se disent : après moi,
le déluge..."