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Avant, je faisais mes courses pour la semaine avec 100 francs",
témoigne Fabienne, une jeune mère de famille. "
Aujourd'hui, même avec 20 euros,
je n'y arrive plus". Cette impression est largement partagée : selon un rapport
Eurobaromètre de 2005, 93 % des Français pensent que l'introduction de l'euro
a accentué la hausse des prix.
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Au moment de payer sa baguette, les pièces se font rares.
Pain, café, garagiste
Les prix et produits de la vie courante ont flambé depuis
l'introduction de l'euro.
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Les Français ne sont pas les seuls à se plaindre, et l'euro est le responsable
tout trouvé. Si bien qu'en Italie, un sondage montrait en avril 2006 qu'une majorité
d'habitants souhaitaient le retour à la Lire !
Effet d'aubaine
Pourtant, de manière globale, aucune étude ne démontre que la mise en place
de l'euro a eu un effet inflationniste. "Néanmoins, si on regarde dans le détail,
on s'aperçoit que certaines corporations ont eu tendance à profiter du passage
à l'euro pour gonfler leurs prix grâce aux arrondis" explique Emmanuel Masset-Denèvre,
économiste à l'INSEE.
C'est particulièrement le cas des petits commerces et de la restauration. Un
petit expresso au comptoir se paye ainsi 1,31 euro, selon l'INSEE . Quatre ans
plus tôt, il coûtait aux alentours de 5 francs (76 centimes d'euro), pratiquement
la moitié. Et encore, il n'est pas rare de débourser 4 ou 5 euros à Paris. On
ne peut pas invoquer la hausse de la matière première : le kilo de café vert
pour préparer une centaine de tasses revient à 1,05 euro en moyenne. La faute
à l'euro ? Non, à celle des 35 heures qui a renchéri le coût de la main d'uvre,
rétorquent les cafetiers.