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Photo © Nestlé Waters |
C'est sur le marché CHR (Café-hôtel-restaurant) que San Pellegrino
a construit sa légitimité. La marque de Nestlé Waters continue de grignoter des
parts de marchés au leader incontesté (mais menacé) Badoit. Selon le dernier relevé
du panel Gira foodservice, le seul qui fasse autorité auprès des
marques, en 2005 Badoit devançait San Pellegrino: 35,2% contre 21,4%.
Badoit se lance dans le verre perdu
Pour reprendre l'avantage, Badoit fait cette année coup double. La marque a
lancé en février, Badoit rouge, conditionnée en bouteille de 50 cl. En
offrant deux versions d'eau gazeuse dans les restaurants, où la demande est nettement
plus forte en eau pétillante qu'en eau plate, Danone entend ainsi accroître ses
ventes et conserver son avance. Et d'ici quelques jours Badoit va aussi briser
un canon du marché en lançant sa bouteille de 75cl, en verre naturellement, mais
en verre perdu, c'est à dire à usage unique. San Pellegrino et Badoit
ont toujours vendu en verre consigné. La bouteille consignée sert
plusieurs fois et coûte donc moins cher au restaurateur, et au client. A
verre perdu, c'est l'inverse qui va se produire. Une bouteille plus chère
va nécessairement entrainer un positionnement encore plus haut de gamme.
"Cette bouteille sobre et élégante permettra une offre distinctive avec celle
d'Evian (Danone), précise Nathalie Puech-Alquier, la directrice des eaux gazeuses
de Danone. Notre ligne stratégique, c'est le service à table."
Une ligne stratégique qui interdit à Badoit de servir son eau
dans les cafés, "Nous faisons que de la restauration, contrairement
à San Pellegrino." "Oui, nous faisons les cafés, mais ce ne sont pas le gros
de nos ventes, rétorque Stéphane Bartaire. Nous faisons les trois
quarts de nos ventes en restauration." Forcément plus prestigieux.
Et de mettre en avant une nouvelle fois la simplicité de l'offre de Nestlé
Waters, où comme en GMS les clients choisissent entre une bouteille de
50cl ou de 1 litre. Des bouteilles en verre qui peuvent être consignées.