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Lactel s'octroie 13,6% de parts de marché. Photo © Lactalis
 

Le marché du lait s'est passé de marques jusqu'en 1971. Les consommateurs se contentaient alors de la production des coopératives locales. A l'époque, l'idée d'une marque nationale était presque saugrenue. Jusqu'à ce qu'une union de coopératives laitières de l'est de la France, la future Sodiaal (Yoplait, Riches Monts…) franchisse le pas et sorte Candia, une marque distribuée dans tout l'Hexagone. Seule une autre coopérative de l'ouest (rachetée par Lactalis en 1988 par Lactalis) suit ces pionniers en créant Lactel. Bien leur en a pris à tous les deux. Aujourd'hui encore et malgré les tentatives tardives d'autres collecteurs de lait, ils sont toujours seuls. Depuis trente ans, les deux marques se livrent une guerre sans merci pour le leadership des ventes d'un marché estimé à 1,47 milliard d'euros (source IRI) par an. Un marché relancé, non par les volumes mais par la création de valeur. "Il y a un recul de la consommation générale," confie Jehan Moreau, le directeur général de la fédération nationale des industries laitières. Bon an mal an, 2,7 milliards de litres de lait sont vendus en France. Les grandes surfaces font l'essentiel des ventes (2,14 milliards de litres) tandis que, singularité du marché, le hard discount s'octroie 600 millions de litres.

Candia et Lactel s'octroient près de 30% des parts de marché

A elles deux, ces marques s'octroient près de 30% de part de marché, laissant marques régionales et de distributeurs se partager le reste. Historiquement, Candia fait la course en tête, mais Lactel ne cesse de rattraper la marque lyonnaise qui montre des signes d'essoufflement et voit son avance fondre comme neige au soleil. En juillet 2007, selon le panel IRI, si Candia tenait la corde en volume (14,5% de part de marché) devant Lactel (13,6% de part de marché), en valeur, c'est le contraire. Lactel est juste devant Candia avec 19,2% de part de marché.

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Candia affichait 928 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006. Photo © Sodiaal
 

Comment expliquer une telle reculade du leader historique. C'est qu'en face de lui, le groupe Sodiaal doit faire face à un mastodonte de l'agroalimentaire français. Alors que Candia (928 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006) représente presque la moitié de celui de sa maison mère, Sodiaal, Lactel s'appuie sur Lactalis et ses 8 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Devant un distributeur, les deux marques ne jouent plus dans la même cour. Quand Lactalis fera pression avec ses marques Président, Bridel, Société ou Galbani, Sodiaal n'aura dans sa besace que les yaourts Yoplait.

Marché de très gros volumes, Candia et Lactel doivent tout de même lutter contre la banalisation de leur produit. Un produit dont tous les foyers ont besoin, mais dont la valeur ajoutée est faible. L'objectif pour les deux challengers, c'est donc de vendre du lait UHT comme d'autres vendent de l'eau minérale et des yaourts.


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