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Le coffret spécial coupe du monde de rugby de Nicolas. Photo © Groupe Castel
 

Les deux frères ennemis des chaînes de cavistes revendiquent les mêmes cibles : des citadins à fort revenus. Mais pour les séduire, ils s'y prennent différemment. Repaire de Bacchus joue à fond le registre de la découverte et de la qualité avec son décor vert anglais, tandis que Nicolas surfe sur sa notoriété. Dans le paysage urbain, le rouge et jaune de Nicolas et ses vitrines débordant de bouteilles de vins, se repèrent de loin. Mais son image vieillissante renvoie une impression de cherté que la marque ne cesse de combattre.

Et la marque affiche la couleur. Des foires aux vins mettent en avant des réductions de 20 %. Tout au long de l'année, le premier caviste de France enchaîne les promotions avec des prix barrés, des bouteilles gratuites pour trois achetées. Pour peu, Nicolas chercherait son inspiration dans les techniques de la grande distribution. "Repaire de Bacchus fait du vin à déguster, Nicolas, eux, font du vin à boire," tacle Dominique Fenouil comme pour bien marquer sa différence de stratégie et justifier des tarifs plus élevés. "Notre métier n'est pas de vendre le moins cher, mais de vendre le plus de plaisir," résume-t-il. "Je veux travailler avec les stars de chaque appellation", répète d'ailleurs le dynamique entrepreneur. Une façon de stigmatiser les offres à tarifs étudiés de Nicolas. "Nous avons des petits prix, revendique Guillaume Fauqueur, qui juge cet argument commercial "non négligeable dans les quartiers de commerce de proximité," où les clients peuvent être tenté d'aller chez Monoprix ou Franprix que la marque identifie comme ses vrais rivaux.

 

 
Une cave Repaire de Bacchus. Photo © Repaire de Bacchus
 

Des gammes d'appellation contre des gammes de cépage

Nicolas décline ainsi son offre autour de plusieurs gammes de prix. Les fameuses "petites récoltes de Nicolas" existent depuis 1995. Un concept qui avait donné un sacré coup de jeune au vin de table. Le principe est simple, des bouteilles aux étiquettes libéllées "comme à la main" qui jouent sur le mythe de la découverte du petit producteur. Un mythe qui s'écoule à plusieurs millions de bouteilles tous les ans. "C'est notre entrée de gamme", explique Guillaume Fauqueur. Le client s'en tire pour 3 euros maximum la bouteille. Pour compléter cette offre, le distributeur a lancé en avril dernier "graines de cépages" avec des bouteilles dont le prix varie de 3,5 à 4,5 euros. "Cette gamme s'adresse aux 25/35 ans," précise Guillaume Fauqueur qui se félicite de son démarrage commercial (500.00 bouteilles en six mois). "C'est une vraie offre de vin de cépage pour ceux qui s'y perdent un peu dans les appellations", précise-t-il, sûr que ce type de consommation vin va s'imposer dans les prochaines années. Tout le contraire de ce que fait Repaire de Bacchus. L'enseigne parisienne propose depuis trois ans sa gamme "20/20"… Une gamme qui décline justement la plupart des appellations françaises. "C'est ce que recherche notre clientèle", affirme Dominique Fenouil qui au regard de sa dimension actuelle peut encore mettre en avant des petits producteurs. Difficile d'ailleurs pour ces derniers d'espérer un ticket d'entrée chez Nicolas. L'étendue du réseau suppose qu'ils soient en mesure de fournir 4.000 bouteilles au minimum.


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