Argentine, Russie, Thaîlande... Ces crises ont ruiné les épargnants Russie, 1998 : la crise financière balaie l'économie nationale

En 1998, la Russie post-soviétique traverse la crise la plus grave de sa courte histoire. Dégringolade boursière, effondrement monétaire et faillites bancaires poussent le pays au bord du gouffre.

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Dans la lignée de la crise financière asiatique, la Russie se trouve acculée à la dévaluation. Le 17 août 1998, en pleine tempête financière, Boris Elstine abandonne la politique du rouble fort et autorise la monnaie russe à glisser de 33% par rapport au dollar. Cette dévaluation de fait s'accompagne de l'annonce de la suspension de la restructuration de la dette russe et d'un moratoire de 90 jours sur les dettes étrangères pour éviter les défaillances en cascade dans le secteur bancaire.

Dans un pays au bord de la banqueroute, le système bancaire a fini par s'effondrer. Les 3 000 banques du pays, submergées par les dettes se retrouvent incapables de faire face à leurs créanciers et à leurs clients. Les épargnants des six plus grandes banques commerciales russes sont appelés à transférer leurs dépôts à la Sberbank, seul établissement à bénéficier de la garantie d'Etat.

Politique, économique et sociale, la crise appauvrie la nouvelle classe moyenne. D'abord, les clients des 720 banques en faillites n'ont pas tous récupéré l'argent qu'ils y avaient placé. Pour ceux dont les économies en dollars ont été transférées à la Sberbank, le taux de conversion était nettement inférieur au cours des changes. Au final, ce sont plutôt les populations rurales, plus réticentes envers les banques, qui ont sauvé leurs économies. Mais tous ont subis une inflation galopante : 84% en 1998.