Les assurtechs, nouvel eldorado de la finance technologique

Les assurtechs, nouvel eldorado de la finance technologique Ces start-up se multiplient mais n'impactent pas encore trop les stratégies des acteurs traditionnels de la finance. Mais pour combien de temps ?

Après les fintechs, c'est au tour des assurtechs de devenir les pépites de demain. C'est en tout cas les conclusions auxquelles arrive Oliver Wyman qui a passé au crible les tendances sur ce marché, en partenariat avec Policen Direkt. Cette vague de nouveautés technologiques, tant sur le modèle que sur les services aux clients, a vu le jour depuis quelques temps aux Etats-Unis et arrive petit à petit de ce coté de l'Atlantique. Les deals de plus en plus importants en termes de montants montrent un appétit croissant des investisseurs pour ce secteur. Ainsi, selon Oliver Wyman, de grosses opérations ont été enregistrées l'an dernier comme celle de l'assureur chinois Zhong An qui a levé 930 millions de dollars ou encore de la start-up new-yorkaise d'assurance Oscar (400 millions de dollars). Au final, les conclusions de l'étude présentée par le cabinet britannique sont assez révélatrices d'un mouvement identique à celui que les fintech ont connu ces dernières années : une disruption avec le modèle stratégique classique des assureurs.

Pour Dietmar Kottman, associé d'Oliver Wyman et co-auteur de l'étude, "l'InsurTech est devenu un sujet d'envergure pour les créateurs d'entreprises, les investisseurs et les assureurs (…) Les nouvelles technologies ont déjà un impact sur le secteur de l'assurance à l'échelle mondiale : elles entraînent de nombreux changements, souvent au bénéfice du consommateur". C'est le cas par exemple en France, d'Alan, qui offre des produits d'assurance santé ou encore de Spixil qui propose un "chatbot" permettant aux internautes de dialoguer sur tous les produits d'assurance avec un côté très pédagogique. 

Il existe des différences importantes entre les divers niveaux de développement des assurtechs du secteur

L'étude d'Oliver Wyman, plus large en termes de couverture géographique, a fait le point sur les modèles existants aujourd'hui à travers toute la chaîne de valeur de l'assurance. Le premier segment porte sur les entreprises qui développent des produits et services reposant sur l'assurance. "Ce segment est le plus restreint mais également celui qui subit le plus de bouleversements", note l'étude, car il existe des différences importantes entre les divers niveaux de développement des assurtechs du secteur. C'est le cas par exemple des entreprises se positionnant comme partenaire en gestion de risque, qui pourraient venir compléter les besoins des assureurs traditionnels. En revanche, les sociétés positionnées sur la cybersécurité, subissent de pleins fouet la concurrence des acteurs historiques. 

Autre segment pris d'assaut par les sociétés technologiques : la distribution de produits d'assurance. Mais "ce segment souffre lui aussi, dans certains domaines, d'un décalage entre attractivité et niveau d'activité", estime l'étude. Autant les courtiers en ligne sont trop nombreux et devront faire l'objet d'une rationalisation, autant les plateformes professionnelles, ou encore les "partenaires financiers personnels", se positionnant sur des offres financières personnalisées, ont un boulevard devant eux. Enfin, la gestion même des compagnies d'assurance est le segment "où la cohérence entre niveau d'activité et chances de succès est la plus élevée", note Oliver Wyman. Ainsi, les assurtechs qui se lancent sur ce segment sont celles qui pourraient le mieux se distinguer dans le monde de l'assurance, que ce soit dans la gestion des sinistres ou des activités de souscription de contrats.

Article originel publié sur WanSquare par Marianne Lagrange le 22/05/2017.

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