Trois conseils à suivre et trois erreurs à éviter pour réussir son projet blockchain

Trois conseils à suivre et trois erreurs à éviter pour réussir son projet blockchain Avant de se lancer dans un chantier aussi technique, il est recommandé de ne pas arriver les mains vides. Voici les principales instructions à suivre.

Clément Jeanneau, cofondateur de Blockchain Partner, start-up spécialisée dans le conseil et le développement de projets blockchain, dévoile les trois impératifs pour bien avancer et les trois pièges à connaître. 

Clément Jeanneau, cofondateur de Blockchain Partner. © Blockchain Partner

Conseil n°1 : Identifier un sachant dans l'entreprise

Avant de chercher des prestataires, il est important de disposer de personnes en interne avec une appétence pour ce type de technologies. "Elles doivent être capables de faire le tri entre les pseudo-experts et les spécialistes qui répondent réellement au besoin. Et cela facilitera par la suite la montée en compétences de l'ensemble des parties prenantes dans l'entreprise", décrit Clément Jeanneau.

Conseil n°2 : Définir un cas d'usage réel

Il faut d'abord déterminer le périmètre exact du projet et ses ambitions afin de limiter les changements de cap ou les malentendus en cours de route. Ensuite, il faut s'assurer de son utilité pour l'entreprise. "Il ne faut pas chercher la technologie pour la technologie mais bien la blockchain au service d'un usage réel qui répond à des besoins bien identifiés", explique Clément Jeanneau. Attention à se poser les bonnes questions : ce projet peut-il fonctionner sans blockchain ? Cette technologie est-elle la plus adaptée dans ce contexte ?

Conseil n°3 : Anticiper les contraintes réglementaires

"Même si l'expérimentation est concluante d'un point de vue technique, elle risque de ne pas pouvoir être déployée pour des blocages réglementaires", avertit l'expert. En plus d'associer des représentants du métier et au moins un membre de la DSI, Blockchain Partner recommande une expertise juridique spécialisée sur les blockchains lors de la sélection du cas d'usage.

Erreur n°1 : Se lancer sans connaissance technique

Il est illusoire de penser qu'on peut se lancer dans un projet blockchain, même pendant la phase de réflexion, sans connaître les tenants et aboutissants de cette technologie. "Si un flou persiste, le risque est de partir dans la mauvaise direction ou d'être victime d'un quiproquo en interne ou avec le partenaire choisi", prévient Clément Jeanneau. Il conseille un premier projet limité dans son ambition, au planning maîtrisé, pour faciliter la montée en compétence technique.

Erreur n°2 : Zapper l'étape expérimentation

"Evitez de foncer tête baissée dans un gros projet sans réaliser d'expérimentation. Les preuves de concept et produits minimums viables sont réalisables en quelques semaines, pour des coûts qui ne devraient pas dépasser les 60 000 euros. Ils permettent de tester la faisabilité technique, valider les choix protocolaires, lister les fonctionnalités attendues et emporter la conviction d'éventuels partenaires ou sponsors", argumente Clément Jeanneau.

Erreur n°3 : Succomber au premier partenaire venu

Gare aux prestataires qui privilégient une technologie unique alors qu'il existe de multiples blockchains. "Il est essentiel de prendre du recul sur les argumentaires commerciaux de certaines entreprises qui, sous couvert de neutralité technique, poussent en réalité leurs clients à adopter la technologie sur laquelle elles travaillent exclusivement", alerte Clément Jeanneau. "Choisir un partenaire technique agnostique est la seule garantie de pouvoir utiliser la technologie la plus adaptée à son projet."

Un article paru dans le Figaro Tech

Cet article est originellement paru le 18 juin dans le Figaro Tech, supplément trimestriel du quotidien Figaro, fruit de la collaboration entre les équipes du Figaro Economie et du JDN. Objectif de ce cahier : créer un point de repère dans l'innovation technologique, pour distinguer les modes des phénomènes de fond.