N26 lève 170 millions de dollars et se valorise à 3,5 milliards de dollars

N26 lève 170 millions de dollars et se valorise à 3,5 milliards de dollars Ce nouveau tour de table, qui intervient seulement six mois après celui à 300 millions de dollars, permettra à la néobanque d'accélérer son internationalisation et recruter en masse.

N26 n'en finit plus de lever des fonds. La néobanque allemande vient d'annoncer un nouveau tour de table de 170 millions de dollars, six mois après sa dernière levée record de 300 millions de dollars. Ce sont les investisseurs de ce tour de table (Insight Venture Partners et le fonds souverain singapourien GIC) qui ont remis au pot. Depuis sa création en 2013, la banque mobile a levé plus de 670 millions de dollars. Suite à ce nouveau financement, la fintech se valorise à 3,5 milliards de dollars versus 2,7 milliards en janvier dernier. Sa grande rivale britannique Revolut a atteint une valorisation d'1,7 milliard de dollars lors de son dernier tour de table à 250 millions de dollars en avril 2018. N26 rattrape ainsi la fintech britannique Transferwise, valorisée 3,5 milliards de dollars depuis qu'elle a accueilli de nouveaux investisseurs en mai dernier.

Les investisseurs du précédent tour de table ont remis au pot

Ces 170 millions de dollars vont lui permettre d'accélérer son expansion internationale. La semaine dernière, elle a annoncé son lancement très attendu aux Etats-Unis en version bêta auprès de 100 000 personnes inscrites sur liste d'attente. Le lancement officiel aura lieu durant l'été (aucune date n'est précisée). Pour s'implanter aux Etats-Unis, la fintech allemande s'est associée à une banque américaine, Axos Bank. Un choix raisonnable puisqu'il est nécessaire d'obtenir une licence bancaire dans chaque état américain pour pouvoir opérer.

L'équipe de 50 personnes basées à New York depuis près de deux ans devra redoubler d'efforts dans un pays où le modèle de néobanque est peu développé. "Il existe quelques petites néobanques aux Etats-Unis qui se sont récemment lancées et qui rencontrent du succès. Mais leurs fonctionnalités ne sont pas aussi poussées que celles que nous avons en Europe. Je pense que nous avons l'opportunité de croître très vite là-bas", nous expliquait Valentin Stalf, CEO de N26 il y a quelques mois. "Je pense que les besoins sont les mêmes partout. Les Américains comme les Européens cherchent aujourd'hui une banque transparente avec une bonne expérience utilisateur", avait-il ajouté. N26 a un autre pays en vue : le Brésil. Mais n'a pas précisé encore la date de lancement bien qu'un bureau soit déjà ouvert. La néobanque devra faire face à un Nubank, une néobanque brésilienne, qui a déjà conquis plus de 5 millions de clients seulement dans le pays. 

"On recrute près de 100 personnes par mois"

La levée de fonds servira aussi à recruter en masse (aucun chiffre précis n'est communiqué). La néobanque compte actuellement 1 300 salariés répartis dans cinq villes à travers le monde (Berlin, New York, Barcelone, Vienne et Sao Paulo). "On recrute près de 100 personnes par mois", indique Jérémie Rosselli, patron de N26 France. Une partie des recrutements seront destinés à la France où un bureau ouvrira d'ici la fin de l'été. La France est l'un des premiers marchés de N26 avec 900 000 utilisateurs (le nombre d'actifs est inconnu). Un chiffre encore un peu loin des objectifs de la néobanque qui vise les 2 millions d'utilisateurs dans l'Hexagone fin 2019. 

Ce financement servira aussi à lancer de nouvelles fonctionnalités qui seront annoncées "tout au long de l'été", indique Jérémie Rosselli, dont des comptes partagés. La néobanque a lancé il y a deux jours N26 You, qui remplace l'offre premium N26 Black. Celle-ci permet notamment de personnaliser sa carte bancaire, de disposer de plusieurs cartes et d'avoir un package d'assurances (voyage, mobile, soin médicaux à l'étranger…) qui sera élargi par la suite. La fintech allemande, qui revendique aujourd'hui 3,5 millions de clients dans 24 pays, vise les 50 millions de clients "d'ici quelques années".