Argentine, Russie, Thaîlande... Ces crises ont ruiné les épargnants Chili, 1983 : les banques en faillite ne remboursent qu'une partie des dépôts

Au début des années 1980, le Chili connaît l'une des plus graves crises de son histoire. Les banques qui sont mises en difficulté ne parviendront pas à rembourser systématiquement les épargnants floués.

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Le secteur bancaire, en pleine modernisation, s'enfonce dans la crise à partir de 1981. Issues de la vague de privatisations qui a suivi le coup d'Etat de Pinochet en 1973, les banques chiliennes connaissent une période d'optimisme aveugle et leur capitalisation s'envole. Mais en 1982, le ralentissement mondial touche durement le Chili : consommation et investissement s'effondrent brutalement.

Après quelques mois d'hésitation, le gouvernement accepte d'abandonner la parité fixe du peso avec le dollar. Dans ce contexte, les capitaux étrangers fuient le pays. En janvier 1983, la situation s'envenime quand le gouvernement impose une perte de 30% aux déposants et aux créditeurs des banques en faillite. Les banques étrangères bloquent alors leurs lignes de crédit au Chili.

Les investisseurs étrangers auront gain de cause, pas les épargnants. Finalement, le gouvernement cède aux banques étrangères : elles retrouveront l'intégralité de leurs crédits. En revanche, les épargnants chiliens des banques défaillante ne seront remboursés qu'à hauteur de 70% leurs dépôts. Mais toute l'économie chilienne a été ébranlée par cette crise : chômage de masse et inflation sont de retour. Au total, son coût s'élève à 40% du PIB.